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Rétrospective NORTH

  • filmmusiccreator
  • 5 juin
  • 5 min de lecture

Redonner souffle à l’oubli :

Les archives sonores d’Hollywood : quand Goldsmith revisite Alex North


Le projet de réenregistrement des partitions d'Alex North par Jerry Goldsmith a débuté au début des années 1990, avec la publication de l'album Alex North's 2001 (The Legendary Original Score · World Premiere Recording) en 1993. Cet enregistrement a été réalisé en janvier 1993 aux studios Abbey Road, à Londres, avec l'Orchestre Philharmonique National, sous la direction de Jerry Goldsmith. Il s'agissait de la première présentation publique de la partition originale d'Alex North pour 2001: A Space Odyssey, qui avait été rejetée par Stanley Kubrick en 1968. L'album a été publié par le label Varèse Sarabande (référence VSD-5400) . 2

Ce projet s'inscrivait dans une initiative plus large visant à redonner vie à certaines œuvres moins accessibles d'Alex North, en dehors de ses compositions les plus connues comme Spartacus. Ces réenregistrements ont permis de mettre en lumière des partitions jusque-là peu diffusées, offrant ainsi aux auditeurs une nouvelle perspective sur le travail de ce compositeur pionnier.




Et si les chefs-d’œuvre ne se limitaient pas aux bandes originales les plus célèbres ? Si derrière Spartacus, grandiose et justement célébré, déjà choyé par les maisons de disques avec des éditions complètes et luxueuses, se cachait tout un pan de l’œuvre d’Alex North partiellement oublié ou édité, parfois mal jugé, voire littéralement tu ?


C’est ce pari passionné qu’ont relevé, dans les années 1980, le label Varèse Sarabande et le compositeur Jerry Goldsmith : explorer les partitions moins accessibles du maître North, les reconstituer avec soin, les diriger avec ferveur, et leur offrir une nouvelle vie sur disque.

Ce projet, que nous avons souhaité revisiter de façon ludique et musicale dans cette étude, va bien au-delà d’un simple exercice de re-recording. Il s’agit d’un véritable travail de mémoire, mené avec une rigueur quasi archéologique.

Goldsmith, compositeur lui-même profondément marqué par les audaces harmoniques et psychologiques de North, a entrepris une reconstruction minutieuse de plusieurs œuvres injustement reléguées aux marges de l’histoire du cinéma : A Streetcar Named Desire, Viva Zapata!, The Agony and the Ecstasy, Who’s Afraid of Virginia Woolf?, et surtout la fascinante et longtemps inaudible partition de 2001: A Space Odyssey, écartée par Kubrick au dernier moment.

Pourquoi ces œuvres précisément ? Parce qu’elles n’étaient plus ou pas disponibles dans des versions orchestrales de qualité. Parce que les disques rares étaient introuvables. Parce qu’elles dormaient sur des bobines d’époque ou dans les manuscrits de North.

Et parce qu’elles méritaient mieux qu’un oubli. Contrairement à Spartacus, qui allait ensuite faire l’objet d’un vaste projet éditorial en CD chez Varèse, ces scores n’avaient pas encore trouvé leur voix définitive en question de restauration.

Ce sont ces partitions oubliées que Goldsmith a choisi de faire résonner à nouveau, avec tout le souffle dramatique, la précision orchestrale et la compréhension stylistique qui le caractérisaient.

L’enjeu n’était pas seulement patrimonial ou sentimental. Ces réenregistrements de haut vol proposaient une nouvelle expérience d’écoute, grâce à des captations numériques modernes, une direction renouvelée, une mise en lumière des textures, des couleurs et des dynamiques souvent perdues dans les mixages anciens. Goldsmith ne s’est pas contenté d’exhumer : Quant à la direction artistique, elle a été assurée par Matthew Joseph Peak, fils du célèbre illustrateur Bob Peak. 

Matthew Peak est reconnu pour ses couvertures de CD de bandes originales de films, notamment celles de Jerry Goldsmith. Il a apporté une touche visuelle distinctive aux rééditions de ces partitions, contribuant ainsi à leur identité graphique unique.


En proposant ces versions restaurées sur CD, Varèse Sarabande répondait à la fois à une demande de collectionneurs exigeants et à une volonté artistique de repositionner North dans le panthéon des compositeurs de film. Une manière, aussi, de réaffirmer la modernité d’une écriture souvent jugée trop savante à son époque, alors qu’elle résonne aujourd’hui avec une acuité saisissante.


Et avec un chef aussi engagé que Jerry Goldsmith pour mener cette mission à bien, difficile d’imaginer une meilleure passerelle entre passé et présent. Un hommage sincère, un geste de transmission, et une preuve éclatante que la musique de film, au delà de habillage simple, peut devenir un territoire d’héritage vivant et d’exploration permanente.


Plongez avec nous dans cette odyssée sonore, où chaque mesure rejouée devient un souvenir mémorable. Car redécouvrir Alex North, c’est aussi écouter autrement le cinéma.


I


Breathing New Life into Oblivion: Hollywood’s Sonic Archives — When Goldsmith Revisits Alex North


The re-recording project of Alex North’s scores by Jerry Goldsmith began in the early 1990s with the release of Alex North’s 2001 (The Legendary Original Score · World Premiere Recording) in 1993. This recording was made in January 1993 at London’s Abbey Road Studios with the National Philharmonic Orchestra, conducted by Jerry Goldsmith. It marked the first public presentation of Alex North’s original score for 2001: A Space Odyssey, famously rejected by Stanley Kubrick in 1968. The album was released by the label Varèse Sarabande (catalog number VSD-5400).

This initiative was part of a broader effort to revive some of North’s lesser-known works, beyond his most celebrated compositions like Spartacus. These re-recordings shed light on rarely heard scores, offering listeners a fresh perspective on the work of this pioneering composer.

But what if the masterpieces extended beyond the most famous soundtracks? Behind Spartacus, grand and rightly celebrated, already cherished by record companies with comprehensive and deluxe editions, lay an entire segment of Alex North’s oeuvre, partially forgotten, sometimes misunderstood, or even deliberately overlooked.

This was the passionate challenge taken up in the 1980s by Varèse Sarabande and Jerry Goldsmith: to explore North’s less accessible scores, meticulously reconstruct them, conduct them with devotion, and breathe new life into them on record.

Our study revisits this project in a playful and musical way, revealing that it was far more than a simple re-recording exercise. It was a genuine act of remembrance, carried out with near-archaeological rigor.

Goldsmith himself deeply influenced by North’s harmonic daring and psychological depth,painstakingly reconstructed several works unjustly relegated to the margins of film history: A Streetcar Named Desire, Viva Zapata!, The Agony and the Ecstasy, Who’s Afraid of Virginia Woolf?, and above all, the fascinating and long-unheard score for 2001: A Space Odyssey, discarded by Kubrick at the last moment.


Why these particular works? Because they were no longer, or never had been, available in high-quality orchestral versions. Because rare discs were nearly impossible to find. Because the scores lay dormant on vintage tapes or in North’s manuscripts.

And because they deserved more than polite neglect. Unlike Spartacus, which later became the subject of an extensive CD reissue project at Varèse, these scores had yet to find their definitive restored voice. It was these neglected scores that Goldsmith chose to make resonate anew, with all the dramatic breath, orchestral precision, and stylistic insight that defined him.

The stakes were not merely archival or sentimental. These high-level re-recordings offered a new listening experience, thanks to modern digital recordings, renewed conducting, and a revealing spotlight on textures, colors, and dynamics often lost in older mixes. Goldsmith did more than simply exhume: he revitalized.

The artistic direction was entrusted to Matthew Joseph Peak, son of the famous illustrator Bob Peak. Matthew Peak is renowned for his iconic film soundtrack CD covers, including many of Jerry Goldsmith’s albums. He brought a distinctive visual signature to these reissues, contributing to their unique graphic identity.

By releasing these restored versions on CD, Varèse Sarabande responded both to the demands of discerning collectors and to an artistic mission: repositioning North within the pantheon of film composers. It was also a way to reaffirm the modernity of a musical language often deemed too intellectual in its time, yet which resonates today with striking clarity.

With a maestro as committed as Jerry Goldsmith at the helm, it was hard to imagine a better bridge between past and present. A sincere tribute, an act of transmission, and a striking demonstration that film music, far from mere background, can be a living legacy and a territory for continuous exploration.


Dive with us into this sonic odyssey, where every note replayed becomes a memorable echo of the past. Rediscovering Alex North is also about hearing cinema differently.

 
 
 

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