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On ne présente plus l'un des grands chefs d'oeuvre du cinéma de

science-fiction, Planet of The Apes du décidément très doué Franklin J. Schaffner, adapté d'un roman de l’écrivain français Pierre Boulle.

 

 

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AN IMPORTANT SCORE
I

20TH CENTURY FOX

PLANET OF 

THE APES​

ORIGINAL SOUNDTRACK
 

LES CHEF-D'ŒUVRES DE
 

PLANET OF THE APES 1968 -  20 TH CENTURY FOX PRODUCTION -  ALL RIGHTS RESERVED

Je n'ai jamais écrit cette musique avec l'idée de réaliser un chef d'œuvre.

Je ne faisais que mon travail !

 Jerry Goldsmith © 1988

 

 

 

Le film raconte les péripéties d'un astronaute américain, Taylor, incarné par l'excellent Charlton Heston, qui atterrit accidentellement avec son astronef sur un monde mystérieux dans lequel vit une société de singes. Dans cette société civilisée, les hommes sont réduits à l'état de bêtes primaires, traités par les singes comme des animaux. Le film de Schaffner nous propose ainsi une brillante réflexion sur la nature meurtrière de l'homme, pleinement mise en évidence à la fin du film, lors de la terrible découverte de Taylor, une pure scène d'anthologie cinématographique aussi parfaitement ancrée dans l'état d'esprit des sixties, le film date de 1968 !

La mise en scène est très réussie comme dans la plupart des films de Schaffner, qui arrive à rendre son film captivant de bout en bout.

La musique de Jerry Goldsmith pour 'Planet of The Apes' fait incontestablement partie des monuments musicaux incontournables dans la carrière du compositeur. Sa musique a très largement contribué au succès du film de Franklin J. Schaffner, lui offrant une véritable patte musicale quasi unique à l’époque dans le cinéma musical hollywoodien.

La partition de ‘Planet of the Apes’ adopte un langage musical avant-gardiste écrit dans le style des musiciens savants du 20ème siècle tels que Edgar Varèse, Stravinsky, Schoenberg, Penderecki, Bartók ou bien encore Ligeti, bien que la partition soit plus proche par moment des rythmes frénétiques de Bartók ou des expérimentations sonores de Varèse. Pour les besoins du film de Schaffner,

 

Goldsmith utilise des orchestrations étranges et insolites, des sonorités instrumentales inhabituelles, notamment avec le schofar (un cor de bélier utilisé dans le rituel israélite depuis l’Antiquité, très présent dans la musique des fêtes juives de Rosh Hashana et de Yom Kippour), la cuica (sorte de tambour à friction brésilien dont la sonorité évoque des sons de cris de singe), des objets métalliques divers incluant des bols (scène du désert), sans oublier bien sur la fameuse technique de l’echoplex, procédé d'écho sonore appliqué sur des instruments et très utilisé tout au long du plusieurs reprises par la suite dans d'autres musiques telles que 'Patton' (1970), 'Tora! Tora! Tora!' (1970), ‘Coma’ (1978) ou le monumental 'Alien' (1979).Le score de 'Planet of The Apes' possède un thème peu utilisé mais brièvement évoqué à de plusieurs reprises.

 

Le fameux 'Main Title' du générique de début expose d'entrée une ambiance étrange: l'impression de voyager dans un autre monde, avec ses sonorités d'échoplex caverneuses et ses sons de pizzicati accompagnant le thème joué d'entrée à la flûte et repris ensuite par divers instruments à vents qui dialoguent entre eux (basson, hautbois, clarinette, etc.).

La ligne mélodique (construite à partir du système dodécaphonique - 12 sons différents énoncés une seule fois et qui ne sont pas répétés. Les 12 sons sont en fait issus de la gamme chromatique) rappelle clairement le style de la musique dodécaphonique/sérielle des musiciens viennois du début du 20ème siècle : Arnold Schoenberg et ses disciples dans les années 20/30, puis plus tard Pierre Boulez et le 'sérialisme intégral' dans les années 50. Avec une écriture atonale ponctuée par de nombreux silences, de rythmes syncopés et hésitants, des altérations accidentelles et de demi tons chromatiques, la musique du générique de début évoque clairement la découverte d'un monde nouveau, mystérieux voire inquiétant, une idée à laquelle s'associe ici la musique sérielle (qui, en 1968, commençait à devenir tout de même désuète). Voici les 12 notes de la série d’origine énoncée pour la première fois à la flûte : do la sib mib ré si do# sol# sol fa# mi et fa.

Cette première série s’enchaîne ensuite avec son miroir dans l’ordre suivant : do mib ré la sib réb si mi fa# fa lab sol. A noter ici une particularité : les 9ème et 10ème notes du miroir auraient du être fa – fa # mais Goldsmith a préféré inverser cet intervalle et faire à la place fa# - fa, rompant ainsi avec la rigueur quasi mathématique de la série. La raison à cela est assez simple : Goldsmith est avant tout un musicien et il raisonne en termes musicaux. Il a décidé de modifier un intervalle sur la fin de la mélodie en miroir de sa série pour des raisons purement musicales, tout comme le faisait Iannis Xenakis dans ses calculs de probabilité d’intervalles dans sa musique stochastique, dans laquelle il modifiait en réalité certains calculs mathématiques afin de privilégier avant tout un résultat musical. Cette démarche de composition prouve bien que chez Jerry Goldsmith, la science de ne l’a jamais emporté sur le cœur, et ce à l’inverse de certains musiciens savants du milieu du 20ème siècle qui n’ont pas su éviter les pièges de la musique scientifique abstraite et aride.

 

Ce mystérieux thème sériel de flûtes semble planer dans les airs alors que l'on aperçoit à l'écran des images de nébuleuses lumineuses flotter dans l'espace, offrant au spectateur l'impression d'errer dans l'espace, une impression vivement renforcée par l'atmosphère atonale du morceau, l’atonalité offrant à la musique une certaine liberté, s’affranchissant de toute contrainte tonale, donc, hors des règles terrestres et plus propice à l'évocation imagée de l'espace. Les sons d'écho suggèrent quand à eux une impression de profondeur, de grandeur, voire tout simplement, un sentiment de mystère et de vide absolu. Avec une ouverture aussi originale et expérimentale pour l'époque (Goldsmith en profite déjà pour signaler la présence de quelques instruments insolites au sein de sa formation orchestrale comme l’utilisation du schofar associé aux singes ou des objets métalliques), 'Planet of The Apes' s'annonce déjà comme une partition originale reflétant les considérations artistiques d'un compositeur totalement inspiré et envoûté par son sujet.

 

Le reste de la partition de ‘Planet of the Apes’ s'articule ainsi autour de cette écriture atonale et avant-gardiste passant en revue quelques grandes techniques musicales savantes de l’époque. Le crash de l'appareil est illustré avec un orchestre déchaîné sans aucune surprise particulière, un bref morceau d'action très connoté « sixties ». Le premier morceau majeur après le 'Main Title' est probablement la séquence de la traversée du désert par Taylor et ses deux collègues astronautes ayant survécu au crash. Goldsmith évoque avec des sonorités étranges le mystère du monde dans lequel ont atterris les trois astronautes.

On retrouve bien sur les fameux sons d'échoplex, tandis que les éléments orchestraux restent particulièrement tendus et inquiétants, comme si le compositeur cherchait à suggérer une sorte de menace proche des trois hommes. La musique reste véritablement impressionnante dans cette scène, très atonale et inquiétante, d’une profondeur bien plus spectaculaire que les images elles-mêmes. Les sons d'échoplex donnent clairement l'impression d’errer dans un monde inconnu, immense et infini. A l'image du désert, l'écho participe à l'impression qu’offre le paysage de s'étirer jusqu'à l'infini, un désert aride à perte de vue. La découverte des espèces d'épouvantails sur une colline et la traversée de la montagne sont accompagnées par des sonorités métalliques bizarres et inquiétantes, comme si le compositeur cherchait à nous dire implicitement: "attention à ce que vous allez découvrir!".

 

C’est la redoutable scène de la chasse ('The Hunt',) qui domine l’ensemble de la partition, s’imposant par sa complexité et sa virtuosité d’une richesse inouïe. La chasse des humains par les singes est illustrée par un rythme frénétique et sauvage véhiculé par le biais d'une ligne de piano virtuose (à noter que la partie de piano est interprétée par Jakob Gimpel, qui fut autrefois le professeur de Jerry Goldsmith) qui suggère une ambiance "thriller"/course poursuite frénétique, tandis que l'orchestre et les percussions entament une sorte de danse enragée et barbare.

Goldsmith brille ici par la fluidité et la complexité de son écriture orchestrale, utilisant divers éléments tels qu'un ostinato virtuose de piano, une écriture extrêmement complexe et syncopée des xylophones à la manière de Bartok, un schofar hurleur personnifiant l'apparition des singes à l’écran (pour la toute première fois où l’on découvre leurs visages) et l'ambiance brutale de la chasse, des percussions diverses (tambours, objets métalliques), etc. La fin du morceau permet de retrouver une atmosphère plus mystérieuse alors que les singes ramènent Taylor et les autres hommes capturés dans leur camp - on n’est guère loin par moment de l’agressivité sonore des premières grandes oeuvres orchestrales d’Edgar Varèse, comme les massifs ‘Amériques’ ou ‘Arcana’. La violence de 'The Hunt' est d'une intensité rare dans ce film, personnifiant toute l'âme et la noirceur de cette grande aventure sur la planète des singes, tout en démontrant les talents incontestables du maestro californien, qui nous propose là un grand moment d'anthologie musicale resté inégalé à ce jour !

 

C'est cette violence particulièrement spectaculaire que l'on retrouve dans la plupart des morceaux d'action enragés de la partition de ‘Planet of the Apes’. 'No Escape', scène où Taylor tente de s'enfuir désespérément hors du camp des singes, est évoquée de la même façon avec une musique massive et très agressive, accompagnée d'un rythme frénétique. Piano virtuose, cordes furieuses, cuivres massifs, cuica hurleuse, percussions violentes, cor de bélier, rien n'y manque! Ces pièces d'action typique du Goldsmith des années 60 restent généralement assez difficiles d’accès et peu digestes pour les néophytes, mais le résultat à l'écran est à la fois ambitieux, audacieux et particulièrement pertinent! Le thème du 'Main Title' est plus ou moins évoqué de manière implicite à travers toute la partition, Jerry Goldsmith conservant une approche atmosphérique répétitive parfaitement ancrée dans l'ambiance quasi unique du film de Franklin J. Schaffner.

 

La partition de 'Planet of The Apes' est une oeuvre complexe et ambitieuse qui condense toutes les expérimentations chères au Jerry Goldsmith de la fin des années 60 : une instrumentation totalement expérimentale, des recherches sonores inouïes, un langage musical avant-gardiste et savant très osé pour une grosse production hollywoodienne de ce genre (atonalité, polytonalité, sérialisme, musique bruitiste, jeux instrumentaux nouveaux, etc.), la preuve que, à la fin des années 60, les grands studios américains laissaient encore les compositeurs exprimer tout leur potentiel artistique pour le cinéma hollywoodien, permettant ainsi à Jerry Goldsmith de nous proposer une brillante recherche sonore spectaculaire au profit d'une thématique dont il a restreint volontairement l'utilisation tout au long du film pour laisser place à un travail d'atmosphère original, ambitieux, hanté. Le caractère massif de cette musique peut même paraître rebutant pour les oreilles non initiées. Malgré cela, 'Planet of The Apes' est la preuve incontestée d'une collaboration Schaffner/Goldsmith particulièrement brillante et audacieuse. En utilisant la plupart des grandes techniques de la musique 'contemporaine' savante de l'époque, Jerry Goldsmith de nous proposer une brillante recherche sonore spectaculaire au profit d'une thématique dont il a restreint volontairement l'utilisation tout au long du film pour laisser place à un travail d'atmosphère original, ambitieux, hanté.

 

Le caractère massif de cette musique peut même paraître rebutant pour les oreilles non initiées. Malgré cela, 'Planet of The Apes' est la preuve incontestée d'une collaboration Schaffner/Goldsmith particulièrement brillante et audacieuse. En utilisant la plupart des grandes techniques de la musique 'contemporaine' savante de l'époque, Jerry Goldsmith a offert à 'Planet of The Apes' une partition d’une richesse incroyablement osée, au parti pris artistique ambitieux et maîtrisé de bout en bout. Il paraît évident qu'aujourd'hui on ne composerait plus de musique dans ce style là, ou alors, ce serait vraiment pour une occasion purement exceptionnelle!

 

Voilà en tout cas un monument de la musique de film resté inégalé à ce jour, un chef-d’oeuvre complexe et difficile d'accès, à réserver en priorité aux passionnés de Jerry Goldsmith et à ceux qui apprécient la richesse de ses partitions expérimentales de la fin des années 60. Si l'on ne devait retenir qu’une œuvre emblématique de la passionnante collaboration Schaffner/Goldsmith, 'Planet of The Apes' en ferait certainement partie !

L'INTELLIGENCE MUSICALE AU SERVICE DE L'EXPÉRIENCE ! 

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New poster and LP covert art

exclusivité Musical Law.

Pascal Dupont

20th Century Fox pictures

Cette pochette n'existe pas.

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JAMAIS MUSIQUE DE FILM N' AURA ÉTÉ AUSSI RUDIMENTAIREMENT SOPHISTIQUÉE !

MUSICAL LAW.

 

 

 

 

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