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LES CHEF-D'ŒUVRES DE   

 

SCREEN GEMS - COLUMBIA

ORIGINAL SOUNDTRACK

 

1970

 

AN IMPORTANT SCORE

JERRY GOLDSMITH PHOTO BY

RUDY KOPPL/SOUNDTRACK MAGASINE

THE BROTHERHOOD OF

THE BELL

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Téléfilm américain rarissime datant de 1970,  « The Brotherhood of The Bell » (« Les frères de la chapelle » ou « La fraternité ou la mort ») est une production de Cinema Center 100 Productions réalisée par un spécialiste du genre, Paul Wendkos,

CINEMA CENTER 100

PRESENTS

A PAUL WENDKOS FILM

Glenn Ford
Dean Jagger
Rosemary Forsyth
Maurice Evans
Will Geer

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Alors assez actif au cinéma et à la télévision dans les années 70. Le téléfilm raconte les déboires du Dr. Andrew Patterson (Glenn Ford), un professeur d’économie membre d’une mystérieuse société secrète connue sous le nom de « confrérie de la chapelle ». Après avoir prêté serment d’obligeance et de fraternité à l’organisation, Patterson se voit confier une mission par l’un des dirigeants de la confrérie : il doit obliger son collègue et ami le Dr. Constantine Horvathy (Eduard Franz) de refuser un poste important qui lui a été promis dans une prestigieuse école de linguiste dans l’est des Etats-Unis.

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 La musique de Jerry Goldsmith est sans aucun doute l'un des atouts majeurs

du téléfilm de Paul Wendkos

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Brotherhood of the bell 1970 - CINEMA CENTER 100 - ALL RIGHTS RESERVED

D’abord hésitant et révolté par cette mission, Patterson subit des pressions et comprend que l’organisation secrète garde un oeil sur lui et surveille ses moindres faits et gestes. Il n’a donc pas d’autre choix que celui d’obéir au leader de la société secrète - qui lui promet en retour une réussite inespérée dans le monde des affaires. Bouleversé par les conséquences tragiques de ses actes, Andrew Patterson va tout faire pour tenter de dénoncer les méfaits de la société secrète en révélant au grand public tout ce qu’il sait au sujet des "frères de la chapelle". « The Brotherhood of The Bell » est une réussite impressionnante dans le domaine de la télévision américaine, servi par un scénario intense, une direction d’acteur impeccable avec un Glenn Ford tout bonnement époustouflant, comme à son accoutumée une atmosphère paranoïaque de conspiration assez glauque, et une mise en scène de grande qualité, rappelant les grandes heures de la télévision américaine des années 60/70.

 

Une réussite rarissime, à redécouvrir vite !

La musique de Jerry Goldsmith est sans aucun doute l’atout majeur du téléfilm de Paul Wendkos (avec lequel Goldsmith travailla notamment sur les films « Face of a Fugitive » en 1959 et « The Mephisto Waltz » en 1971). Le maestro californien a abordé « The Brotherhood of The Bell » avec une inventivité rare, mélangeant mélodies classiques quasi-baroques avec des accents jazzy intriguant. Aux péripéties du personnage de Glenn Ford dans le film, Jerry Goldsmith répond par une musique à la fois troublante, inquiétante et rythmée. Dès le générique de début (« The Oath »), le compositeur introduit son thème principal entêtant et obsédant, une mélodie mélancolique pour un violoncelle solitaire qui n’est pas sans rappeler certaines mélodies des suites pour violoncelle seul de Jean-Sébastien Bach. L’influence du célèbre maître allemand est ici incontestable dans le thème principal de « The Brotherhood of The Bell ». Le violoncelle est ici accompagné d’une section jazzy discrète mais néanmoins présente (batterie, walking-bass de contrebasse, etc.), le mélange classique/jazzy apportant à n’en point douter une atmosphère particulière au téléfilm de Paul Wendkos. Plus étonnant encore, Goldsmith va même jusqu’à mélanger ses deux axes musicaux à des sonorités atonales/dissonantes plus proches de la musique contemporaine/avant-gardiste du 20ème siècle. Ainsi, le film débute sur fond de glissandi dissonants de cordes et d’effets aléatoires de pizzicati. Ces effets instrumentaux avant-gardistes apportent un sentiment de paranoïa et d’angoisse latente dans la musique de Goldsmith, qui contrastent plus sévèrement avec l’axe classique/jazz du reste de la partition, et plus particulièrement avec la mélodie mélancolique de violoncelle (associé au Dr. Patterson dans le film) et ses rythmes jazzy introductif. On retrouve donc ici des références à la musique baroque qui ne sont pas sans rappeler la ténébreuse et envoûtante partition pour « Seconds » (1966), tandis que les effets orchestraux avant-gardistes annoncent clairement le travail de Jerry Goldsmith sur un autre film de Paul Wendkos, « The Mephisto Waltz » (1971).

Après une ouverture inventive et typique du maestro californien, « The Bell Rings » nous propose un développement poignant du thème baroque au violon avec une série de sonorités dissonantes qui rappellent par moment certaines sonorités de « Freud » (1962). Comme toujours, Goldsmith fait preuve d’une inventivité extrême dans le maniement de ses différentes couleurs instrumentales, qu’il s’agisse du jeu des instruments à cordes, des effets aléatoires des percussions ou des techniques instrumentales modernes. Le jazz devient plus présent dans la reprise du thème à la flûte et aux cordes dans « The Assignment », lorsque Patterson se voit remettre l’enveloppe contenant sa mission. Comme pour le générique de début, la musique se construit ici aussi sur une dualité intrigante entre la mélancolie solitaire du thème de violoncelle/cordes, et les dynamiques jazzy de la section rythmique (batterie/contrebasse/piano), le tout constamment enveloppé de sonorités dissonantes inquiétantes (glissandi de cordes, effets instrumentaux aléatoires). Peu de compositeurs ont réussi à mélanger ainsi classique/contemporain/jazz avec une telle inventivité, et c’est le pari artistique risqué qu’a tenu à relever avec panache Jerry Goldsmith sur « The Brotherhood of The Bell ». « The Phone Call » développe une atmosphère jazzy plus proche du travail de Goldsmith sur « Studs Lonigan » ou « The List of Adrian Messenger », à la manière des musiques de polar/film noir des années 50/60. Cette impression est largement confirmée dans le sombre « The Assignment No.3 » ou « The Doctor’s Demise », pour la scène où la police retrouve le corps du docteur après son suicide. Le compositeur utilise ici aussi des effets de clusters dissonants de cordes agressifs et angoissants, synonymes de danger et de malaise dans le film, tout en personnifiant la menace que représente l’organisation de la « confrérie de la chapelle ». Le thème principal reste omniprésent dans quasiment chaque morceau du score de Goldsmith, comme pour rappeler l’idée que l’organisation semble être partout, et qu’une menace certaine pèse sur Patterson. Si vous adorez le jazz atonal, vous devriez adorer « Paid Vacation », qui développe de façon audacieuse effets dissonants de cordes à la « Alien » avec rythmes jazzy proche du be-bop.

La musique instaure donc à l’écran un sentiment de paranoïa et de conspiration avec une intensité grandissante. Jerry Goldsmith, au sommet de son imagination, n’hésite pas à mélanger différents styles pour parvenir à ses fins, entre modernité et tradition. A noter par exemple la façon dont il utilise des effets d’échoplex au début de « The Denial » et ses sonorités dissonantes à mi-chemin entre « Freud » et « Alien », synonymes ici de malaise, alors que Patterson s’aperçoit que personne n’accepte de le croire au sujet de la confrérie de la chapelle. Les percussions entendues au début de « Tennis Anyone » rappellent quand à elle certains segments atonaux de « The Illustrated Man » (1969), avec un travail autour des cordes assez saisissant et toujours ses effets d’écho, renforçant la sensation de tension paranoïaque. Cette idée culmine dans « Something Strange » et l’inquiétant « Another Guilty Party », véritable musique de suspense. Goldsmith utilise alors un orgue aux accents gothiques de façon plus étonnante dans « An Uninvited Guest », qui rappelle la musique du film « Seconds » et annonce clairement « The Mephisto Waltz ».

La musique bascule alors ici dans un registre horrifique terrifiant, avec son lot de clusters de cordes extrêmement agressifs qui, encore une fois, annoncent la partition colossale de « Alien ». La tension monte alors d’un cran dans « Vivian Leaves » (très proche de certaines sonorités harmoniques de « Freud ») tandis que « The Solution » développe une atmosphère plus intense et urgente, alors que Patterson se retrouve au bout du rouleau, et n’a plus qu’une solution pour mettre fin aux méfaits de la confrérie de la chapelle : trouver un autre membre de l’organisation qui acceptera de témoigner à ses côtés pour enfin dévoiler toute la vérité au grand jour. « The Solution » vaut surtout par son jeu trépidant du violon sur fond d’échoplex et de rythmiques jazzy frénétiques, aboutissant à une ultime reprise du thème principal dans « New Hope », apportant enfin un sentiment d’espoir salvateur.

Jerry Goldsmith signe donc pour « The Brotherhood of The Bell » une partition d’une inventivité incroyable, mélangeant baroque/jazz/contemporain avec un savoir-faire typique du compositeur. Avec son thème principal mélancolique et entêtant, Goldsmith élabore une partition intense et inventive qui reflète parfaitement les déboires d’un homme isolé et paranoïaque, face à une conspiration de l’ombre. Le compositeur cristallise dans cette partition certains traits majeurs de sa personnalité musicale une modernité incroyable dans les passages avant-gardistes, une recherche passionnante de couleurs sonores inédites, un mélange de styles musicaux et apporte au téléfilm de Paul Wendkos une atmosphère assez unique dans son genre, influencé du style de certains de ses précédents travaux (« Freud », « Seconds », « The List of Adrian Messenger ») tout en annonçant par moment la modernité avant-gardiste de « The Mephisto Waltz » et « Alien » et « The Reincarnation of Perter Proud ». Jerry Goldsmith aborde donc la musique de ce téléfilm avec le même professionnalisme que s’il travaillait sur un film pour le cinéma. Le résultat est donc tout simplement impressionnant : « The Brotherhood of The Bell » reste une partition très rare du compositeur, d’une richesse incroyable, à redécouvrir de toute urgence grâce à la très belle édition CD du score couplé avec celui du téléfilm « A Step Out Of Line » par le label Intrada.

 

Une magnifique (re) découverte d’une grande rareté, qui devrait passionner tous les amateurs de Jerry Goldsmith !

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Analyse de Pascal Dupont et Quentin Billard

UNE ÉTRANGE BEAUTÉ SOMBRE  

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Captivante 

envoutante,

destabilisante

de beauté,

c'est assurément un oeuvre

phare de jerry Goldsmith.

Dans le top cinq

de nos musiques

préférées.

​

MUSICAL LAW.

 

 

 

 

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