
COMPOSER_
HOMMAGE
Jerry Goldsmith photo by Matthew J. Peak - All rights reserved © 1998

NORTH
THE
ALEX NORTH
P R O J E C T_
CONTEXTE DU PROJET
Dans les années 1980, Jerry Goldsmith a entrepris de réinterpréter et d'enregistrer les œuvres majeures de son mentor, Alex North, en collaboration avec l'éditeur Varese Sarabande. Ce projet visait à rendre hommage à North en réenregistrant ses compositions emblématiques avec des orchestres prestigieux, notamment le National Philharmonic Orchestra et le Royal Scottish National Orchestra.

Cover Art, Photography By Matthew Peak*
Œuvres Réenregistrées
Les albums produits dans le cadre de ce projet comprennent :
In the 1980s, Jerry Goldsmith, a composer known for his versatility and innovative approach to film scoring, took on the task of re-recording several of North's scores. Goldsmith's renditions were not mere reproductions; they were thoughtful reconstructions that aimed to capture the essence of North's compositions while introducing them to a new generation of listeners.
Goldsmith's re-recordings included:
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A Streetcar Named Desire
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Viva Zapata!
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The Agony and the Ecstasy
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Who's Afraid of Virginia Woolf?
Dans les années 1980, Jerry Goldsmith, l’un des géants de la musique de film, s’est lancé dans une entreprise à la fois audacieuse et profondément émouvante : ressusciter plusieurs des grandes partitions d’Alex North, compositeur aussi visionnaire que méconnu du grand public. À travers une série de ré enregistrements réalisés pour le label Varèse Sarabande, Goldsmith n’a pas seulement réinterprété ces œuvres, il les a restituées dans toute leur modernité, leur complexité et leur force expressive, tout en offrant une clarté sonore inédite grâce aux moyens techniques contemporains.
Alex North, né Isadore Soifer en 1910, fut un pionnier dans l’histoire de la musique de film américaine. Il fut l’un des premiers à injecter dans la musique de cinéma les langages de la musique moderne , dissonances, polytonalité, rythmes irréguliers mais aussi les couleurs du jazz et du blues. Ce métissage sonore, audacieux pour son temps, servait toujours un propos dramatique : North écrivait la psyché de ses personnages bien plus que leurs gestes. Il composait non pas "autour" des films, mais "dans" les films.
Dès A Streetcar Named Desire (1951), il impose un style résolument urbain, moite, introspectif, un cocktail de cuivres feutrés, de cordes tendues et d’harmonies troublantes qui traduisent les tensions sexuelles et sociales du récit. Dans Viva Zapata ! (1952), il mêle motifs folkloriques mexicains et développement symphonique classique, illustrant son sens du territoire sonore et des couleurs orchestrales.
The Agony and the Ecstasy (1965), quant à lui, déploie des textures imposantes et sacrées qui évoquent le monde de la Renaissance tout en restant ancrées dans une modernité mélodique. Et Who’s Afraid of Virginia Woolf? (1966) pousse l’expérimentation encore plus loin, avec une écriture presque baroque, austère, rythmée de silences pesants et d’accords acides, un miroir déformant des conflits conjugaux et existentiels du film.
Mais c’est sans doute 2001: A Space Odyssey qui incarne le plus cruellement la position d’Alex North dans l’histoire du cinéma : trop en avance, trop subtil, trop indépendant. Il composa une partition entière pour le film de Kubrick, riche en leitmotivs, textures mystérieuses et tensions latentes, une partition fascinante, restée dans l’ombre car Kubrick choisit in extremis de la remplacer par des œuvres classiques préexistantes (Strauss, Ligeti, etc.). Ce rejet fit date. L’œuvre de North ne fut pas seulement ignorée : elle fut silencieusement effacée.
C’est là que Goldsmith entre en scène, des années plus tard. Animé d’un profond respect pour North, qu’il considérait comme un mentor et une référence, Goldsmith entreprend avec minutie de reconstruire ces partitions, en travaillant à partir des manuscrits originaux, d’esquisses, d’enregistrements d’époque, et en s’entourant de musiciens aguerris. Il dirige lui-même les séances, avec cette rigueur expressive qui lui est propre, un équilibre entre la précision technique et le souffle dramatique. Chaque note est pensée, ciselée, respectée, mais aussi revitalisée.
Le ré enregistrement de la partition inédite de 2001: A Space Odyssey fut un événement en soi. Pour la première fois, le public put entendre la vision sonore qu’avait imaginée North pour ce film mythique. Grâce à Goldsmith, cette œuvre fantôme a enfin trouvé une voix, et son écoute aujourd’hui suscite autant d’admiration que de mélancolie : et si le film avait eu cette musique ? Et si Kubrick avait osé ce dialogue entre son imaginaire visuel et le modernisme lyrique de North ?
Tous ces enregistrements, publiés en CD chez Varèse Sarabande, ont permis de rendre accessibles, dans des versions d’une qualité remarquable, des œuvres jusque-là négligées ou même introuvables. Ils ont été salués tant par la critique que par les amateurs de musique de film, redonnant à North la place qu’il mérite parmi les grands. On ne parle plus seulement d’un compositeur de l’ombre, mais d’un maître de la suggestion, de la tension intérieure, de l’invisible émotionnel.
Plus qu’un projet musical, cette initiative fut un geste de transmission, un passage de relais entre deux générations de compositeurs : North, l’avant-gardiste discret et tourmenté, et Goldsmith, l’homme-orchestre capable de tout jouer, de tout comprendre, et de faire entendre ce que d’autres avaient oublié. C’est aussi un rappel : dans le monde du cinéma, les images passent, mais la musique, elle, peut rester, même lorsqu’on a voulu l’effacer.
Le Royal Scottish National Orchestra (RSNO) est l'un des orchestres les plus prestigieux et renommés du Royaume-Uni. Fondé en 1891, cet orchestre a son siège à Glasgow, en Écosse, et il est largement reconnu pour son répertoire classique, mais aussi pour ses enregistrements et ses performances dans des genres variés, comme la musique de film.
Le répertoire du RSNO est extrêmement vaste et couvre une large gamme de styles et de périodes musicales, allant de la musique classique du XVIIIe siècle à des œuvres modernes, y compris la musique de film.
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L'orchestre est aussi connu pour ses enregistrements de musique de compositeurs tels que John Williams, Jerry Goldsmith, Philip Glass, et bien d'autres.
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Le RSNO a été impliqué dans l'enregistrement de plusieurs bandes-son de films, y compris des œuvres célèbres de Jerry Goldsmith, comme "Patton", "Tora! Tora! Tora!" et "The Sand Pebbles".
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Copyright © Masters Film Music
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Manufactured By Varèse Sarabande Records, Inc.
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Recorded At Abbey Road Studios
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Mastered At Oceanview Digital Mastering
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Art Direction, Executive-Producer – Robert Townson
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Composed By Alex North
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Conductor Jerry Goldsmith
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Cover Art, Photography By Matthew Peak*
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The National Philharmonic Orchestra - THe Royal Scottish National Orchestra
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Producer Jerry Goldsmith, Robert Townson
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Jerry Goldsmith, in reinterpreting the works of Alex North, does far more than offer a faithful technical rendering. His approach is one of rediscovery, a vibrant musical reincarnation that breathes new life into scores that were, in many ways, ahead of their time. This undertaking reflects a dual purpose: to preserve the legacy of a visionary composer often misunderstood, and to reintroduce his most important works to a new audience with clarity and respect.
Alex North, born in 1910, stands as one of the true innovators in film music. With a background in theater and concert music, he brought a striking modernism to the screen. His language was rich with dissonance, jazz idioms, and asymmetrical rhythms, often drawing from contemporary classical influences. His landmark score for A Streetcar Named Desire (1951) broke new ground with its fusion of jazz-inflected textures and emotionally charged orchestration, an aesthetic that would define much of his career.
North’s compositional approach was deeply psychological. Rather than merely mirroring on-screen action, his music sought to illuminate the inner lives of characters, exploring ambiguity, tension, and human vulnerability. This made his work emotionally resonant but also, at times, too sophisticated or unconventional for Hollywood tastes. Films like Who’s Afraid of Virginia Woolf ? showcased North’s willingness to engage in contrapuntal writing, baroque stylizations, and harmonic experimentation, choices that challenged narrative conventions and sometimes led to his work being rejected or heavily altered.
Despite his innovations, North never fully received the recognition he deserved. Many of his scores remained underappreciated or were replaced altogether, most famously his original score for 2001: A Space Odyssey. It is within this context that Jerry Goldsmith’s involvement gains its full significance.
Goldsmith, himself a composer unafraid of modernist techniques and rhythmic complexity, brought to North’s music both fidelity and renewal. His interpretations do not dilute North’s challenging structures or emotional density.
On the contrary, they clarify and magnify them. With his precise and expressive conducting, Goldsmith illuminates the inner workings of North’s orchestrations, allowing harmonic tensions and instrumental nuances to emerge with extraordinary clarity.
In particular, works like The Agony and the Ecstasy benefit immensely from Goldsmith’s touch. He enhances both the intensity of climactic moments and the subtle gravity of more introspective passages, revealing dimensions in the score that even longtime listeners may not have noticed before.
This project, supported by the Varese Sarabande label, is more than a tribute.
It is a mission to ensure that North’s music continues to be heard, studied, and appreciated. These recordings are not museum pieces but living documents, infused with energy and purpose. Through them, Goldsmith becomes not only an interpreter but a custodian of North’s musical voice.
Ultimately, Goldsmith’s work with these scores strikes a rare balance between legacy and innovation. He honors the architecture of North’s compositions while allowing them to resonate afresh. In doing so, he affirms the enduring relevance of a composer who was once deemed too modern, proving that true artistry, even if initially misunderstood, will always find its place again.
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