top of page
shadow.jpg
jerrygoldsmith6_edited.png

UN AUTRE COUP

DE GÉNIE !

Rudy.jpg
jerrygoldsmith6_edited.png

IRISH 

SCORE !

RUDY FILM  photo DR - Cary Woods PRODUCTIONS  © 1993

SHADOW FILM  photo DR - Bregman/Baer PRODUCTIONS- UNIVERSAL © 1994

N'AYONS PAS PEUR DES MOTS,

UN GOLDSMITH HAUT DE GAMME !

QUAND LA MUSIQUE SURPASSE LE FILM !

Jerry Goldsmith signe une partition riche et complexe pour le film de Russell Mulcahy, un score qui vaut surtout par la richesse et la cohérence extrême de sa thématique et par l’utilisation judicieuse de l’électronique incorporé à l’orchestre. 

 

Musical law.

Shadow.png

CD - Special Collection Volume ISC 204 

 

CD VERSIONS

 

CD - Arista Records BVCA 650 USA

CD - Arista Records 07822-18763-2 JAPAN

CD - Special Collection Volume ISC 204

 

 

 

 

Original ARISTA CD

 

Shadow Japan Cd - Arista

Japan CD

 

The Shadow.jpg
ORIGINAL-SHADOW.jpg

Réalisé par Russell Mulcahy et sorti en 1994, « The Shadow » est l’adaptation cinématographique des aventures du célèbre héros de comic book crée par Walter B. Gibson dans les années 30, un héros très populaire dans les pulps de l’époque qui inspirera même quelques décennies plus tard un autre héros tout aussi célèbre : un certain Batman. Signalons pour commencer que le comic avait déjà été adapté en film avec notamment une version de 1937, « The Shadow Strikes » réalisé par Lynn Shores avec Rod La Rocque dans le rôle principal, sans oublier la version de 1940 réalisée par James W. Horne avec Victor Jory dans le rôle du célèbre héros. A l’origine, « The Shadow » devait être réalisé par Sam Raimi qui ne réussit pas à acquérir les droits du comic. Du coup, le projet, toujours produit par la Universal, échoua aux mains du tâcheron australien Russell Mulcahy, plus connu pour avoir réalisé les « Highlander » dans les années 80. C’est Alec Baldwin qui hérita finalement du rôle du célèbre héros. « The Shadow » nous ramène ainsi dans le New York de 1930. Lamont Cranston (Alec Baldwin) passa une bonne partie de sa vie en Asie sous le nom de Ying Ko, un tyran craint de tous qui pillait les villages et prospérait grâce au commerce de l’opium. Un jour, un homme mystérieux arriva et l’amena tout droit sur la voie de la rédemption en lui apprenant à contrôler sa partie maléfique qui est en lui, à canaliser son « ombre » pour vaincre le mal. Sept ans plus tard, Lamont est revenu à New York où il combat désormais les criminels sous le nom du « Shadow », un ennemi invisible qui possède le pouvoir d’aveugler ses ennemis et de se cacher dans l’ombre. Un jour, un musée newyorkais reçoit un mystérieux sarcophage contenant le corps de Shiwan Khan (John Lone), le dernier descendant du légendaire Genghis Khan. Shiwan s’éveille alors et ne va pas tarder à semer la terreur autour de lui. Il projette désormais de détruire le monde en utilisant une puissante arme atomique qu’il a dérobé à des scientifiques. Seul le Shadow peut désormais arrêter cet ennemi redoutable. « The Shadow » s’avère donc être un film de super-héros plutôt réussi bien que sans surprise particulière. Alec Baldwin interprète ici son premier grand rôle de super héro adapté d'un comic américain, capable de se transformer en ombre pour défaire les bandits de tout poil. Russell Mulcahy explore bien les facettes plus sombres de son héros même si le traitement reste toujours très hollywoodien d’esprit et manque un peu de profondeur. On est bien loin ici de la classe absolue du « Batman » de Tim Burton. Qu’à cela ne tienne, « The Shadow » s’avère être un bon divertissement malgré tout.

Jerry Goldsmith a écrit une partition symphonique très solide pour « The Shadow », un score d’action dans lequel le compositeur nous rappelle tout son savoir-faire et sa très grande maîtrise de l’écriture orchestrale. C’est aussi l’occasion pour le maestro californien de réutiliser ses traditionnels mélanges orchestre/synthétiseurs, un élément qui deviendra d’ailleurs systématique chez le compositeur dans les années 80/90. Le score repose essentiellement sur trois thèmes majeurs, un thème principal puissant et majestueux associé au Shadow, un « Love Theme » pour la romance entre Lamont et Margo Lane (Penelope Ann Miller) et un motif plus sombre et menaçant pour Shiwan Khan, brillamment interprété dans le film par John Lone. Avec ses trois thèmes, le maestro bâtit une partition orchestrale plutôt riche et complexe apportant une force particulière au film de Russell Mulcahy. Dès le générique de début du film, « The Poppy Fields (Main Title) », Goldsmith nous présente d’emblée le superbe thème principal associé au Shadow dans le film, thème de cors puissants accompagné par des cordes et des rythmiques électroniques omniprésentes. Le thème évoque bien l'aspect mystérieux du héros interprété dans le film par Alec Baldwin, le thème n'étant pas héroïque à proprement parler mais plutôt majestueux et déterminé (il illustre aussi la part d’ombre du personnage). Le thème possède aussi cette double facette qui reflète dans le film la double identité du personnage (à la fois Lamont Cranston et le Shadow), dualité qui se reflète dans les harmonies du thème qui alternent accords majeurs et accords mineurs avec un certain doigté. A noter que le « Main Title » nous permet aussi d’entendre brièvement le magnifique « Love Theme » avec ses cordes lyriques aux notes ascendantes, qui reviendra à quelques reprises dans le film. Enfin, le morceau dévoile quelques sonorités plus dissonantes reconnaissables à ses glissandi descendants étranges de cors qui seront associés dans le film au personnage de Shiwan Khan.

A noter que Jerry Goldsmith n'a pas crée de thème à proprement parler pour le méchant de service, mais plutôt une ambiance musicale et une sonorité particulière pour Shiwan Khan. Ainsi, le maestro fait intervenir un son de flûte ethnique pour identifier musicalement le personnage, avec ses effets de glissandi descendants de cors déjà introduit dans « The Poppy Fields (Main Title) ». Comme d’habitude, le compositeur a aussi judicieusement sélectionné ses sonorités électroniques qu’il incorpore encore une fois brillamment dans son orchestre, comme si les synthétiseurs étaient traités comme des instruments de l’orchestre à part entière. On appréciera d’ailleurs le traitement que nous propose le compositeur autour de ses différentes sonorités synthétiques dans « The Sanctum », synthétiseurs qui renforcent ici aussi le caractère plus mystérieux et sombre du Shadow. « The Sanctum » accompagne la scène où l’on suit l’un des messages de la police remonter tout un réseau de tubes jusqu’au Q.G. secret du héros. Goldsmith en profite alors pour réexposer son superbe thème principal dans une ambiance très similaire au « Main Title ». « Who Are You ? » nous permet alors d’entendre les glissandi de cors sinistres associés dans le film au méchant, et qui évoquent clairement le caractère menaçant et dangereux de ce personnage maléfique. Les synthétiseurs restent toujours très présents, mais ce qui marque davantage ici, c’est la qualité des orchestrations, extrêmement soignées et murement réfléchies, comme toujours avec Jerry Goldsmith. A noter pour finir que « Who Are You ? » nous permet aussi d’entendre un instrument à vent ethnique rappelant les origines mongoliennes de Shiwan Khan, une sonorité indissociable du méchant dans le film et que l’on retrouvera à plusieurs reprises pour chaque scène mettant en valeur le bad guy de service. Comme toujours, Jerry Goldsmith réfléchit tout particulièrement au choix de ses différentes sonorités électroniques ou instrumentales et apporte toujours un « plus » particulier aux films qu’il met en musique : ainsi, « The Shadow » ne déroge pas à la règle.

Avec « Chest Pains », Jerry Goldsmith nous plonge enfin dans l’action avec un morceau aux rythmes frénétiques agités pour une scène où le Shadow affronte les sbires de Khan dans le laboratoire vers le milieu du film. Ici, les différentes sonorités du Shadow et de Khan culminent avec, au passage, l’utilisation très réussie de percussions exotiques diverses qui rappellent les origines ethniques du méchant, sans oublier quelques retours plus héroïques et savoureux du thème du Shadow aux trompettes : en bref, du Goldsmith action tout à fait réjouissant et extrêmement réussi, aussi bien sur l’album que dans le film. A noter que le morceau développe un thème orchestral plus imposant associé dans le film aux pouvoirs de Khan, et accompagné ici par les percussions exotiques. Comme toujours, Goldsmith se montre extrêmement cohérent dans la construction de sa thématique, n’hésitant pas à utiliser par exemple des thèmes secondaires comme c’est le cas dans « The Hotel » où il développe un thème de cordes ascendant assez ample associé à l’hôtel invisible dans lequel se trouve le méchant et ses sbires, toujours accompagné des glissandi de l’instrument à vent de Khan, sonorités constamment répétées dans le film, et qui finissent par devenir quasiment hypnotisantes et réellement impressionnantes, sombres et sournoises. « The Knife » développe quand à lui artie action du score de « The Shadow », morceau dans lequel on retrouve les rythmes syncopés complexes chers au compositeur, avec son lot de percussions agressives et de sonorités électroniques mystérieuses. La musique de Goldsmith pour ce film est assez enlevée et extrêmement énergique. On pourra aussi remarquer quelques passages romantiques notamment vers la fin de « Frontal Lobotomy » pour les retrouvailles du Shadow avec sa nouvelle femme, morceau qui conclut d’ailleurs la partition de Goldsmith à merveille !

Au final, Jerry Goldsmith signe une partition riche et complexe pour le film de Russell Mulcahy, un score qui vaut surtout par la richesse et la cohérence extrême de sa thématique et par l’utilisation judicieuse de l’électronique incorporé à l’orchestre. Comme toujours, la musique du maestro californien apporte un « plus » indispensable au film et illustre parfaitement les aventures du Shadow face à son ennemi diabolique. Goldsmith explore ainsi la personnalité et les traits des deux protagonistes principaux du film et nous propose ainsi sa propre vision des dits personnages à travers tout un jeu de sonorités toujours bien choisies, et des orchestrations de qualité. Un score d’action tout à fait réussi !

Quentin Billard

bottom of page