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Reconstruction "sous haute surveillance !"
THE CHAIRMAN
GENESE
Tout a commencé par une bande magnétique abîmée, conservée dans un coin oublié des archives, contenant l’un des trésors les plus singuliers de la carrière de Jerry Goldsmith : la musique du film The Chairman, thriller d’espionnage politique sorti en 1969, en pleine Guerre froide.
Ce score, aussi audacieux que méconnu, mêlait des sonorités électroniques expérimentales, des percussions orientales et des textures orchestrales tendues pour incarner le choc culturel et idéologique entre l’Occident et la Chine maoïste. Goldsmith y explore la tension, l’inconnu, l’infiltration, à travers une écriture nerveuse, presque chirurgicale. Mais comme pour beaucoup de partitions de cette époque, les éléments originaux ont été dispersés, perdus ou endommagés avec le temps, ne subsistant souvent que dans des versions altérées ou incomplètes.
THE CHAIRMAN photo DR - 20TH CENTURY FOX - All rights reserved © 1968


CD Prometheus PCD 158 Belgium
NEW RECORDING ! DE...
"L'HOMME LE PLUS DANGEREUX DU MONDE "
Pendant longtemps, la seule édition accessible aux fans en CD fut celle publiée par Prometheus Records, qui proposait une restauration sonore issue d’un pressage vinyle d’époque. Bien que précieuse, cette édition ne pouvait rendre justice à la richesse sonore et aux intentions dynamiques du compositeur, limitée par les contraintes techniques de sa source.
C’est dans ce contexte qu’est née une initiative ambitieuse, réunissant les meilleurs spécialistes actuels de la reconstruction musicale. Le projet, porté par une campagne de cofinancement lancée sur Kickstarter, a rassemblé les moyens nécessaires pour réécrire, réorchestrer et réenregistrer entièrement la partition de Goldsmith. Au cœur de cette entreprise, Leigh Phillips, compositeur et orchestrateur reconnu, spécialiste de la reconstitution de partitions disparues, a mené un travail de moine pour reconstituer chaque mesure à partir des manuscrits, esquisses, et transcriptions existantes. Son approche méticuleuse permet non seulement de recréer la structure musicale, mais aussi l’âme même du score.
À la baguette, William Stromberg, chef d’orchestre émérite et grand artisan des reconstitutions orchestrales de musiques de film, assure l’enregistrement avec la maestria qu’on lui connaît. Habitué des œuvres complexes de Herrmann, Steiner ou Waxman, il insuffle ici une précision rythmique et une tension dramatique parfaitement adaptées à la partition de Goldsmith. L’orchestre engagé pour l’occasion est à la hauteur du défi, sous la supervision des équipes de Intrada, autre acteur majeur dans la préservation et la diffusion de bandes originales classiques. Intrada soutient le projet avec son expertise éditoriale, assurant à cette reconstruction un traitement de production digne des meilleurs standards du genre.
L’enjeu est de taille : The Chairman est l’une des partitions les plus complexes de Goldsmith, à la fois par son mélange de styles, ses innovations électroniques (notamment l’usage d’un "pulse decoder" synthétique marquant le danger), et son agencement narratif sophistiqué. Redonner vie à cette œuvre, c’est non seulement combler un vide dans l’histoire de la musique de film, mais aussi rendre hommage à un moment charnière de la carrière du compositeur.
La campagne Kickstarter, qui a rencontré un vif succès auprès des fans, a permis de réunir les fonds nécessaires à l’enregistrement, prévu pour juillet 2025, avec une sortie estimée du CD pour décembre 2025. Il s’agira de la toute première version complète, orchestrale et fidèle de cette musique fascinante, reconstruite et jouée comme jamais auparavant. Saluons cette démarche remarquable, fruit d’un engagement collectif, d’une passion pour l’héritage cinématographique, et d’un immense respect pour l’œuvre d’un des plus grands compositeurs de musique de film du XXe siècle. Pascal Dupont
John Hathaway (Gregory Peck) est un éminent professeur d’Université spécialiste des enzymes biologiques. Un jour, il se voit confier une importante mission par les services secrets américains : aller en Chine afin de récupérer la formule d’un nouvel enzyme révolutionnaire qui aurait la capacité de résister au plus grand froid et de permettre de développer l’agriculture dans n’importe quelle région du monde.
Seul problème, la Chine est soumise à cette époque à la révolution culturelle communiste de Mao Tse-Tung et ne voit pas d’un très bon oeil l’arrivée d’un américain dans leur pays. Hathaway doit donc réussir à s’emparer de la précieuse enzyme pour la ramener ensuite à bon port.
Pour se faire, on l’équipe d’un transmetteur miniature implanté dans son crâne. Ce que le professeur ne sait pas, c’est que le dit transmetteur contient aussi un explosif que les services secrets américains pourraient activer à tout instant si jamais la mission venait à échouer. ‘The Chairman’ (L’homme le plus dangereux du monde) est donc un thriller d’espionnage hollywoodien typique de l’époque. Nous sommes à ce moment là en 1969, en pleine période de la guerre froide. Le réalisateur J. Lee Thompson nous livre donc un film qui tombe à point nommé, révélant un portrait peu flatteur mais assez crédible de la Chine communiste de Mao Tse-Tung, même si le film semble prendre quelques licences par rapport à la réalité historique de l’époque (les chinois parlent tous curieusement un parfait anglais!). Le suspense atteint son paroxysme dans la dernière demi heure du film, et ce même si on est loin ici du brio d’un thriller d’espionnage à la Alfred Hitchcock, on demeure captivé de bout en bout par cette intrigue solide et très soignée. A noter ici l’excellente performance de Gregory Peck, acteur fétiche de J. Lee Thompson et qui tournera dans pas moins de 4 films du même réalisateur.
Jerry Goldsmith se voit offrir l’occasion avec ‘The Chairman’ d’écrire une musique faisant référence à la culture musicale asiatique, un élément qu’il avait déjà parfaitement mis en valeur dans l’inoubliable ‘The Sand Pebbles’ en 1966. Goldsmith reprend donc les éléments asiatiques de ‘The Sand Pebbles’ pour une nouvelle partition centrée essentiellement autour du suspense et de l’action. Pour se faire, le compositeur nous offre deux thèmes principaux majeurs. Le premier, est un thème aux consonances asiatiques/chinoises introduit dès l’excellent ‘Main Title’ qui s’avère être le premier morceau incontournable de la partition. Reposant sur une instrumentation incluant flûte exotique, cithare, temple blocks, percussions asiatiques et orchestre symphonique, le thème principal associé à la Chine est développée sous la forme d’une spectaculaire et imposante marche militaire puissante révélant la grandeur d’une nation soumise à une importante révolution culturelle à l’époque. A noter que le compositeur utilise ici les harmonies et les stéréotypes du pentatonisme asiatique pour construire son thème principal. Le second thème de la partition est entendu en ouverture de l’album publié par Prometheus (mais en réalité bien plus loin dans le film) : il s’agit d’un traditionnel ‘Love Theme’ associé à la romance entre John Hathaway et Kay Hanna (Anne Heywood). Goldsmith nous propose un arrangement spécial du ‘Love Theme’ pour l’album (un peu comme il le fera plus tard dans ‘Coma’ ou ‘Logan’s Run’), confié à un piano sur fond d’orchestrations très étoffées. Ce thème romantique particulièrement riche et savoureux digne des grands thèmes romantiques du Goldsmith des années 60 (citons celui, tout aussi fameux, de ‘The Sand Pebbles’) possède un charme rétro évoquant par moment le Golden Age hollywoodien traditionnel. Mais son côté trop appuyé et intense ne pouvait pas coller à l’ambiance sombre du film de J. Lee Thompson, ce qui explique probablement que le compositeur ait décidé de lui offrir une seconde jeunesse sur l’album de la musique du film.
Le thème romantique est repris aux cordes avec une grande douceur dans ‘Goodbye For Now’, lorsque Hathaway dit adieu à sa fiancée avant de partir en mission. A noter que l’on trouve déjà quelques touches asiatiques dans ce ‘Love Theme’, qui annonce à l’avance les péripéties du professeur lors de son périple en Chine. Idem pour ‘A Late Visitor’ qui reprend le thème romantique dans une nouvelle version plus feutrée, avant de déboucher sur une partie à suspense plus sombre et inquiétante. On entre alors dans la seconde partie tendance ‘thriller’ de la musique de ‘The Chairman’. Goldsmith développe des orchestrations comme toujours très inventives, utilisant toutes les ressources de l’orchestre, que ce soit les notes graves martelées au piano, la harpe, les bois dissonants, les percussions asiatiques, etc. ‘The Tour’ dévoile la partie plus sombre et asiatique de la partition avec des élans rythmiques saisissants et des sonorités exotiques particulièrement savoureuses. On reste néanmoins frappé ici par la richesse des harmonies et de l’instrumentation, nous rappelant à quel point Jerry Goldsmith était plus que jamais au sommet de son art dès la fin des années 60. La tension demeure dans ‘Soong Chu’ avec ses effets de dialogue entre les différents instruments, que ce soit les tremolos de cordes, la harpe, les flûtes ascendantes aux sonorités asiatiques, le hautbois ou les quelques notes de cithare chinoise. La musique apporte tout au long du film une certaine tension sous-jacente et omniprésente, comme pour rappeler le danger qui pèse constamment sur Hathaway tout au long de sa mission.
L’action débouche enfin sur le frénétique ‘The Red Guard’, qui nous propose un excellent contrepoint de qualité entre cordes aigues et graves. La tension reste largement entretenue par les différents effets orchestraux menaçants qu’utilise ici Goldsmith pour renforcer le danger de cette poursuite effrénée entre Hathaway et les troupes rouges vers la fin du film (à noter que le caractère asiatique du morceau annonce très clairement les partitions de ‘Tora ! Tora ! Tora !’ et ‘The Challenge’). Le compositeur entretient aussi parfaitement le suspense durant la dernière partie de ‘The Red Guard’, avec une utilisation très inventive de ces instruments à la fois asiatiques et occidentaux.
La poursuite se prolonge avec l’impressionnant ‘Escape’ où les rythmes martiaux du ‘Main Title’ sont repris sur un ton plus urgent et menaçant. L’écriture orchestrale du morceau s’avère être ici incroyablement maîtrisée, Goldsmith créant une fluidité saisissante et quasi fantaisiste entre les différents pupitres instrumentaux, opposant majoritairement deux blocs au sein de l’orchestre ici : les percussions d’une part (xylophone, temple blocks, piano, percussions métalliques, caisse claire) et les cordes/bois/cuivres. Enfin, la dernière partie de la poursuite continue dans ‘Fire Fight’ pour la séquence de la fusillade. L’orchestre entame alors une sorte de danse virtuose saisissante avec des piccolos aigus, des percussions endiablées et un motif d’action déjà présent dans ‘Escape’.
La musique capte à merveille toute l’intensité de cette poursuite particulièrement agitée, ‘Fire Fight’ demeurant incontestablement le morceau d’action ultime de la partition de ‘The Chairman’, étonnant par sa modernité d’écriture extrêmement complexe assez typique du Jerry Goldsmith de la fin des années 60. Finalement, la poursuite touche à sa fin avec le frénétique ‘The Fence’, lorsque Hathaway tente de rejoindre la frontière russe en passant sous les barbelés à haute tension. Le film se conclut alors avec une ultime reprise du ‘Love Theme’ dans le ‘End Title’, idéal pour conclure la partition sur une note plus optimiste et paisible.
‘The Chairman’ démontre une fois encore toute l’étendue des talents de Jerry Goldsmith, qui, à la fin des années 60, a déjà triomphé avec quelques partitions monumentales telles que ‘Freud’, ‘The Blue Max’, ‘Papillon’ ou bien encore ‘Planet of the Apes’. Le film de J. Lee Thompson a finalement permis au maestro de faire référence à la musique asiatique mélangée à son goût traditionnel pour les orchestrations inventives et complexes.
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Aujourd’hui, nous tournons la page du dernier Prometheus, qui faisait jusqu’alors office de référence... Mais ce nouvel enregistrement à venir, porté par une équipe passionnée, tenace et incroyablement investie, s’annonce déjà comme un tournant. Ce n’est pas juste une parution de plus dans le monde de la musique de film , c’est une véritable révolution artistique en devenir.
Il faut dire qu’au cœur de ce projet, il y a plus qu’un simple score à redécouvrir : il y a la mémoire intacte d’un compositeur génial, visionnaire, qui écrivait la musique comme personne avant lui, Jerry Goldsmith.
Un homme capable, à 35 ou 40 ans, d’inventer un langage musical totalement nouveau pour l’image, avec une intensité dramatique rare, des trouvailles sonores audacieuses, des combinaisons orchestrales jamais entendues... Il plaçait, sans jamais chercher l’effet, la barre si haut que même les plus grands de ses contemporains semblaient parfois évoluer dans un autre registre. Son langage était d’une telle liberté, d’une telle inventivité, qu’il ouvrait des chemins que peu osaient emprunter. Il ne s’agissait pas de les dépasser, mais d’exister ailleurs, dans une vision singulière, profondément personnelle, où la narration musicale devenait un art total.
The Chairman, isolé du reste de sa carrière, pourrait à lui seul passer pour un chef-d’œuvre absolu. Et pourtant, il n’est qu’un jalon parmi tant d’autres dans une filmographie prodigieuse. Une œuvre où l’inventivité est constante, où la qualité est structurelle, où chaque partition semble se répondre, se dépasser, se transcender.
Goldsmith, c’était cette capacité presque insaisissable à se renouveler, sans jamais tomber dans la facilité. On aurait pu croire qu’après The Chairman, il serait difficile de faire mieux. Mais c’était sous-estimer la force intérieure d’un homme habité, acharné, perfectionniste, moderne jusqu’à la moelle.
Et la suite l’a prouvé : Patton, Alien, The Final Conflict, The Great Train Robbery, Brotherhood of the Bell... Et ce score mythique entre tous : Star Trek: The Motion Picture, peut-être la bande originale la plus inventive et ambitieuse jamais composée.
Un score qui a époustouflé tout Hollywood, fait trembler les murs de l’Académie…
mais qui, paradoxalement, n’a jamais reçu l’Oscar qu’il méritait tant.
Qu’importe : l’Histoire, la vraie, n’oubliera pas. Et chaque note enregistrée aujourd’hui, dans ce nouveau projet, porte la trace de cet héritage.
Il est temps que le monde se souvienne de ce que la musique de film peut être quand elle touche au génie. Et que ce cri traverse les années, les forums, les disques, pour rappeler qu’un homme a un jour osé aller plus loin que les limites, avec une plume, un orchestre… et
un feu sacré !
Il y a fort à parier que ce nouvel enregistrement de The Chairman permettra à beaucoup de redécouvrir, avec stupeur, l’envergure du génie de Goldsmith. Car, oui, osons le dire clairement : aucun autre compositeur n’a su créer des œuvres aussi vivantes, aussi bouleversantes, capables de redéfinir à ce point l’équilibre musical d’un film… et, au fond, de toute une culture musicale.
Et si Jerry Goldsmith avait choisi un autre chemin que celui du cinéma, s’il avait consacré sa vie à la musique symphonique, à l’opéra ou à la musique de chambre avec la même verve, la même audace, son nom figurerait depuis longtemps aux côtés de Beethoven, Mozart, Stravinsky, Penderecki ou Bartók. Oui, Goldsmith était de cette trempe-là.
Mais il a aimé le cinéma. Il a choisi d’écrire pour l’image. Il a voulu mettre sa science, son art, son feu sacré au service d’un art populaire, accessible, parfois considéré comme mineur — mais qui ne l’était jamais entre ses mains.
C’est peut-être pour cela que le monde de la musique dite “classique” n’a jamais su, ou voulu reconnaître la pleine portée de son œuvre. Parce qu’il a écrit pour des films. Parce qu’il a composé dans l’urgence.
Parce qu’il a accepté les compromis, les studios, les deadlines. Mais ce qu’il a bâti là, dans l’ombre et la lumière du 7e art, dépasse de loin ce que beaucoup de compositeurs ont osé accomplir en toute liberté.
Aujourd’hui, grâce à des passionnés déterminés à faire vivre ce répertoire dans les meilleures conditions possibles, ce legs revient à la surface, plus éclatant que jamais.
Il est temps que l’on entende à nouveau ce cri. Que l’on regarde autrement la musique de film. Et que l’on comprenne, enfin, que Goldsmith fut peut-être l’un des plus grands compositeurs du XXe siècle - tous genres confondus. Pascal
THE SCORE... ANALYSIS

TRANSLATE
John Hathaway (Gregory Peck) is a prominent university professor and a specialist in biological enzymes. One day, he is entrusted with a major mission by the American secret services: to go to China in order to retrieve the formula for a revolutionary new enzyme that can withstand extreme cold and potentially make agriculture possible in any region of the world.
The only problem is that China, at the time, is in the midst of Mao Tse-Tung's Communist Cultural Revolution, and is not exactly welcoming to the arrival of an American. Hathaway must therefore successfully secure the precious enzyme and bring it back safely.
To do so, he is equipped with a miniature transmitter implanted in his skull. What the professor doesn't know is that the transmitter also contains an explosive device that the American secret services could detonate at any moment should the mission fail. The Chairman (also known as The Most Dangerous Man in the World) is thus a typical Hollywood spy thriller of its time. The film was released in 1969, right in the middle of the Cold War. Director J. Lee Thompson offers a film that arrived at just the right time, presenting an unflattering but somewhat credible portrayal of Communist China under Mao Tse-Tung—though the film takes some liberties with historical accuracy (all the Chinese characters, oddly enough, speak perfect English!). The suspense peaks in the last half hour of the film, and although it's far from the brilliance of a Hitchcock-style thriller, viewers remain captivated from start to finish by this well-crafted and compelling story. Worth noting is the excellent performance of Gregory Peck, a favorite actor of J. Lee Thompson, who starred in no fewer than four of his films.
With The Chairman, Jerry Goldsmith was given the opportunity to compose music referencing Asian musical culture—something he had already brilliantly achieved in the unforgettable The Sand Pebbles (1966). Goldsmith revisits the Asian elements of The Sand Pebbles for a new score primarily centered on suspense and action. To that end, the composer offers two major main themes. The first is an Asian/Chinese-sounding theme introduced right from the excellent Main Title, a must-listen track in the score. Built on instrumentation including exotic flutes, zither, temple blocks, Asian percussion, and a symphonic orchestra, the main theme associated with China is developed as a powerful and spectacular military march, evoking the grandeur of a nation undergoing a massive cultural revolution. The composer uses harmonies and stereotypes of Asian pentatonicism to build this theme.
The second theme appears at the beginning of the album released by Prometheus (though it actually occurs later in the film): it’s a traditional Love Theme, associated with the romance between John Hathaway and Kay Hanna (Anne Heywood). Goldsmith provides a special arrangement of the Love Theme for the album (similar to what he would later do in Coma or Logan’s Run), led by a piano against a richly orchestrated background. This lush and retro-romantic theme is worthy of Goldsmith’s great love themes of the 1960s (not unlike the one in The Sand Pebbles), evoking the traditional Golden Age of Hollywood. However, its intense and pronounced nature didn’t suit the darker atmosphere of J. Lee Thompson’s film, which likely explains why the composer reimagined it specifically for the album release.
The romantic theme reappears with great tenderness in Goodbye For Now, when Hathaway bids farewell to his fiancée before heading off on his mission. Notably, there are already some Asian touches in this Love Theme, foreshadowing the professor’s journey through China. Similarly, A Late Visitor reintroduces the romantic theme in a more subdued version, before shifting into a darker, more suspenseful passage. This marks the transition into the thriller aspect of The Chairman’s score. Goldsmith, as always, demonstrates highly inventive orchestrations, drawing on the full range of the orchestra—hammered low piano notes, harp, dissonant woodwinds, Asian percussion, and more. The Tour showcases the darker, more Asian side of the score, with gripping rhythms and delightfully exotic sounds. What’s most striking here is the richness of harmony and instrumentation, reminding us how Goldsmith was at the height of his artistic powers by the late 1960s.
The tension remains palpable in Soong Chu, with its instrumental dialogue effects—from tremolo strings to harp, ascending flutes with Asian timbres, oboe, and bits of Chinese zither. The music continuously maintains an underlying tension, echoing the ever-present danger surrounding Hathaway throughout his mission.
The action finally explodes in the frenetic The Red Guard, featuring an excellent contrast between high and low strings. The suspense is maintained through various threatening orchestral effects that Goldsmith employs to heighten the peril of the chase between Hathaway and the Red troops near the film’s end (notably, the Asian character of the piece clearly foreshadows Tora! Tora! Tora! and The Challenge). The composer also expertly maintains suspense during the latter part of The Red Guard, using a highly imaginative mix of Asian and Western instruments.
The chase continues with the impressive Escape, in which the martial rhythms from the Main Title return with a more urgent and menacing tone. The orchestral writing in this piece is incredibly well-controlled, with Goldsmith achieving a remarkable fluidity and almost whimsical interplay between different sections of the orchestra. The piece mostly contrasts two orchestral blocs: percussion (xylophone, temple blocks, piano, metallic percussion, snare drum) and strings/woodwinds/brass. Finally, the chase culminates in Fire Fight, accompanying the shootout sequence. The orchestra launches into a kind of dazzling virtuoso dance with high-pitched piccolos, frantic percussion, and an action motif already present in Escape.
The music perfectly captures the intensity of this high-energy chase, with Fire Fight standing out as the ultimate action cue in The Chairman’s score, surprising in its modernity and in the extreme complexity of its writing—typical of late-60s Jerry Goldsmith. The pursuit comes to an end with the frantic The Fence, as Hathaway tries to reach the Russian border by crawling under electrified barbed wire. The film concludes with a final reprise of the Love Theme in the End Title, bringing the score to a more peaceful and optimistic close.
With The Chairman, Jerry Goldsmith once again demonstrates the full extent of his talents. By the end of the 1960s, he had already triumphed with monumental scores like Freud, The Blue Max, Papillon, and Planet of the Apes. J. Lee Thompson’s film gave the maestro an opportunity to blend Asian musical references with his traditional flair for inventive, complex orchestrations. Thanks to the recent Prometheus reissue of the album, listeners can finally rediscover this excellent score which, although very incomplete on CD (barely 30 minutes, while the film contains much more music), remains rich and makes for a compelling and enduring listen. The music provides suspense, tension, and action, while not neglecting the romantic side—minor though it may be in the film. In any case, this is a solid score, typical of late-60s Jerry Goldsmith, and well worth discovering ! Analysis by Quentin Billard
A New Recording, A Timeless Genius
Today, we turn the page on the last Prometheus edition, which until now had stood as a reference... But this upcoming recording, carried by a passionate, determined, and deeply committed team, already feels like a turning point. This isn’t just another release in the world of film music — it’s the beginning of a true artistic revolution.
At the heart of this project lies far more than a score to rediscover: it is the preserved memory of a genius composer, a visionary who wrote music like no one before him, Jerry Goldsmith.
A man who, at just 35 or 40 years old, was already inventing an entirely new musical language for the screen. His work had a rare dramatic intensity, daring sonic experiments, and orchestral combinations that had never been heard before. He didn’t seek effect for effect’s sake, yet he raised the bar so high that even the most brilliant of his contemporaries seemed, at times, to inhabit another creative realm. His musical voice was so free, so inventive, that he opened paths few dared to follow. He wasn’t trying to outdo others — he was simply existing elsewhere, with a singular, profoundly personal vision where storytelling through music became a total art form.
The Chairman, when viewed in isolation from the rest of his career, could be considered a masterpiece on its own. And yet, it is merely one milestone among many in a body of work that remains astonishing in its breadth. A filmography where inventiveness was constant, quality was foundational, and each score seemed to answer, surpass, and transcend the previous.
Goldsmith possessed an almost elusive ability to renew himself without ever taking the easy route. One might have thought, after The Chairman, that it would be impossible to go further. But that would be to underestimate the inner force of a man driven, relentless, perfectionist, and modern to the core. And indeed, the years that followed proved it : Patton, Alien, The Final Conflict, The Great Train Robbery, Brotherhood of the Bell…
and that legendary score above all others: Star Trek: The Motion Picture, arguably the most inventive and ambitious film score ever composed.
A score that stunned Hollywood, shook the walls of the Academy... and yet, paradoxically, never received the Oscar it so clearly deserved. But no matter, History, the real one, will not forget. And every note recorded today in this new project carries the unmistakable trace of that legacy.
It is time for the world to remember what film music can be when it brushes up against true genius. And may this cry resonate through the years, across forums, recordings, and communities — to remind us that there was once a man who dared to go beyond the limits, armed with a pen, an orchestra... and a sacred fire.
There’s every reason to believe this new recording of The Chairman will lead many to rediscover, perhaps in awe, the true scale of Goldsmith’s genius. Because, yes, let’s say it plainly: no other composer has ever created works so alive, so emotionally shattering, capable of redefining the musical equilibrium of a film and, in truth, of a culture.
And had Jerry Goldsmith chosen another path, had he devoted his life to symphonic music, opera, or chamber works with the same drive and daring, his name would already stand alongside Beethoven, Mozart, Stravinsky, Penderecki, or Bartók. Yes, Goldsmith belonged in that league.
But he loved cinema. He chose to write for the image. He wanted to place his knowledge, his art, his burning creativity in the service of a popular medium , one accessible to all, often seen as minor... but never in his hands.
And that may be why the classical music world never quite knew, or never quite dared, to recognize the full magnitude of his work. Because he wrote for films. Because he composed under pressure. Because he embraced deadlines, compromises, studios.
Yet what he built there, in the shadows and the brilliance of the seventh art — far surpasses what many composers have achieved with total freedom.
Today, thanks to passionate people determined to preserve this repertoire in the best possible conditions, that legacy is resurfacing, more radiant than ever.
It is time we heard that cry again. That we look at film music differently. And that we finally recognize Jerry Goldsmith for what he truly was: one of the greatest composers of the 20th century, across all genres. ©2025 Pascal