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SOUNDTRACK   ANALYSES 

THE DON

IS DEAD

LES INCONTOURNABLES DE

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JERRY GOLDSMITH

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NON  EDITED

 UNIVERSAL PRODUCTIONS

Photo ALIA © DR

ANALYSES SCORE

La musique de Jerry Goldsmith

est une fois encore l’atout majeur

du film de Richard Fleischer.

A noter que ‘The Don is Dead’ représente la troisième collaboration entre Goldsmith et Fleischer après ‘

Tora ! Tora ! Tora !’ en 1970

et ‘The Last Run’ en 1971.

Pour The Don is Dead, le maestro californien utilise l’orchestre symphonique habituel agrémenté d’une large portion de synthétiseurs « seventies » qui offrent une couleur sonore très particulière à la musique du film. Premier élément à repérer rapidement : la chanson-clé du film qu’interprète le personnage de la jeune Angel Tompkins dans le film a été écrite par Jerry Goldsmith lui-même sur des paroles de sa propre femme, Carol Goldsmith (parfois créditée « Carol Heather » dans certaines copies du film). Cette chanson intitulée ‘Our Last Night’ est une sorte de ballade romantique de qualité, soutenue par une voix féminine éthérée et des orchestrations fluides et toutes en douceur. Goldsmith a d’ailleurs eu la bonne idée de réadapter l’air principal de cette chanson dans sa partition sous la forme de plusieurs variantes instrumentales, souvent confiées à un mélange entre flûte et guitare pour la romance entre Don Angelo et Ruby dans le film. Ce ‘Love Theme’ savoureux permet ainsi à la partition de respirer un peu entre deux morceaux de suspense.


Goldsmith n’a pas écrit beaucoup de musique sur ‘The Don is Dead’, à peine une quarantaine de minutes de musique sur les quelques 115 minutes de métrage. Le score de ‘The Don is Dead’ retranscrit tout le suspense et la noirceur de l’histoire en utilisant l’orchestre symphonique habituel couplé à une large section de synthétiseurs comme Jerry Goldsmith les affectionne tant. Le compositeur introduit le côté sombre et tendu de sa musique dès le générique de début, où il maintient la tension à l’aide de cordes dissonantes avec des petites percussions, mais l’idée principale de cette ouverture réside avant tout dans l’utilisation d’un motif de synthétiseur étrange, proche du crépitement du son des grillons la nuit.

Ce motif électronique apporte une couleur particulière à la musique et interviendra tout au long des principaux passages à suspense du score. Une fois encore, Jerry Goldsmith nous rappelle à quel point il aime expérimenter avec ses synthétiseurs, surtout à partir des années 70 où il va utiliser quasi systématiquement l’électronique dans la plupart de ses partitions. Le thème principal du score est alors très vite énoncé par les cordes et les vents, avec des orchestrations somme toute toujours inventive (excellente utilisation des petites percussions qui rappellent vaguement certains passages de ‘Planet of the Apes’ par moment). Le thème est associé dans le film à l’idée de la guerre entre mafieux et illustre parfaitement toute la noirceur et la tension du film.

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Pochette créée spécialement

pour Musical Law.

Elle n'existe pas.

Goldsmith développe ses ambiances électroniques étranges tout au long du film, l’orchestre demeurant très présent dans les principales scènes-clé du film. Goldsmith n’hésites pas à basculer dans de l’atonal avant-gardiste pour certaines scènes plus violentes comme celle où Frank frappe Ruby chez elle sous le coup de la jalousie. A noter d’ailleurs que ce morceau particulièrement dissonant et terrifiant provient en réalité d’une pièce de la partition de ‘The Illustrated Man’ (1969), adaptée ici pour les besoins du film.

Si les parties action demeurent très réussies, notamment grâce à l’utilisation des synthétiseurs typiquement « seventies » et d’orchestrations inventives, il ne faut pas non plus oublier la partie romantique qui, bien que mineure dans le score, apporte néanmoins un peu de souffle et de poésie à une partition thriller somme toute très sombre et agressive.

Au final, ‘The Don is Dead’ s’impose comme une solide partition thriller très réussie, car sans s’imposer comme une œuvre majeure du Jerry Goldsmith des années 70, possède néanmoins un charme certain et un impact fort sur les images du film de Richard Fleischer.

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Espérons qu’un label se décide enfin à sortir ce score méconnu du maestro en édition CD!

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L'Histoire du film ...

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En 1972, le cinéma américain se vit infliger un choc cinématographique sévère avec ‘The Godfather’ réalisé par Francis Ford Coppola. Cette célèbre production narrant les mésaventures des grandes familles mafieuses dans une série de confrontations sanglantes influença très majoritairement une bonne partie de la production hollywoodienne de l’époque qui se mit à investir à fond dans les films de mafieux. Dans les années 90, Martin Scorsese héritera d’ailleurs de ce type de production dans certains de ses films comme ‘Casino’ ou ‘Goodfellas’. Un an après ‘The Godfather’, les producteurs de chez Universal décidèrent d’imiter le film de Coppola à leur sauce avec ‘The Don is Dead’ (Don Angelo est mort). Réalisé par Richard Fleischer, ‘The Don is Dead’ reprend le schéma de la guerre des gangs entre membres d’une même famille de la mafia américaine.

A la mort de Don Paolo, chef de la Mafia new-yorkaise, ses héritiers s’inquiètent pour la répartition de ses biens dans tout le territoire. Un accord est finalement trouvé, alors que son fils Frank (Robert Forster), est proclamé héritier légitime de son père. Mais étant considéré comme trop jeune pour prendre la succession des affaires de son père, Frank se voit obligé de céder sa place à Don Angelo (Anthony Quinn), qui va diriger l’empire de Don Paolo jusqu’à ce que Frank soit suffisamment âgé pour prendre sa place. De son côté, Luigi Orlando (Charles Cioffi), l’un des membres indépendants de la Mafia, mène un double jeu et conspire en profitant de la situation pour provoquer une guerre des gangs qui lui assurera au final le contrôle total de la ville. Après avoir découvert que Ruby (Angel Tompkins), la fiancée de Frank, était devenue la maîtresse de Don Angelo, Orlando va envoyer une lettre anonyme à Frank afin de lui révéler la situation et de le mettre volontairement hors de ses gongs. Fou de jalousie, Frank débarque chez Ruby et la frappe violemment. La jeune femme se retrouve à l’hôpital, couverte d’équimoses. Lorsque Don Angelo découvre que Frank est responsable de l’état dans lequel s’est retrouvé sa jeune maîtresse, il promet de tout faire pour réclamer vengeance. La guerre des gangs commence alors, opposant les hommes de Frank à ceux de Don Angelo, et l’affrontement se terminera inévitablement dans un grand bain de sang.

Le scénario reste donc classique et incontestablement inspiré de ‘The Godfather’. Hélas, le film de Richard Fleischer fait bien pâle figure comparé au chef-d’oeuvre de Francis Ford Coppola. Le film s’avère être bien moins ambitieux et beaucoup plus édulcoré par rapport au film qu’il tente d’imiter. Néanmoins, l’interprétation reste de qualité avec un Anthony Quinn parfait dans le rôle du vieux parrain de la Mafia revanchard, face à un Robert Forster jeune et encore peu connu à l’époque où il tourne ‘The Don is Dead’. A noter que deux acteurs ayant joué dans ‘The Godfather’ sont à nouveau de la partie : Abe Vigoda et Al Lettieri, encore un hommage évident de la part des concepteurs de ‘The Don is Dead’ au film de Coppola. La tension reste permanente tout au long de cette sombre guerre des gangs, la réalisation simple et efficace de Richard Fleischer entretenant parfaitement le suspense entre manipulation, trahison, vengeance et règlements de compte.

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