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THE MAESTRO

L O S   A N G E L E S

A GENIOUS

MASTER_

AN UNIC COMPOSER
 

Bouton

JERRY GOLDSMITH  photo DR - JULIO RODRIGUEZ  © 1999

A LA MÉMOIRE D' UN IMMENSE COMPOSITEUR

"A la CBS, il y avait une super camaraderie, tous avions passé ces années avec succès. Nous écrivions à peu près trois musiques

de séries par semaine. Impossible de déconner sinon on vous limogeait".

 

Jerry Goldsmith © 2000

 

 

Une vie mordue à pleine dents et le grand bonheur de faire tous les jours ce qu'il aime le plus : Composer. Pour lui, il ne faisait pas de la musique, il était la musique. C'était également pour lui un métier difficile, car la musique de film reste un art trop souvent rattaché à l'industrie commerciale du cinéma, et encore très peu reconnu du grand public, même aux États Unis. L'important était principalement de se battre tous les jours pour affirmer qu'il est un compositeur de musique, tout simplement. Ce fut son grand credo auquel il resta fidèle tout au long de sa vie.

Son incroyable intégrité artistique le poussa même à lutter jour après jour pour conserver ses propres valeurs artistiques : croire au potentiel musical de chaque film, ne pas porter de jugement expéditif sur un film, trouver le meilleur de soi-même pour chaque partition, écrire au moins un grand thème car pour Jerry Goldsmith, il n'était absolument pas envisageable d'écrire une musique sans un leitmotiv fort. De 1957 à 2004, le compositeur traverse tous les grands axes cinématographiques de ce grand géant qu'est « Hollywood ».

 

De la fresque guerrière, en passant par le dessin animé, les épopées médiévales, les westerns, la science-fiction, l'épouvante, les films d'action, les grands personnages de l'histoire, il apportera à tous ces genres cinématographiques magie et grandeur d'âme. Jamais la musique de film fut élevée à un tel niveau. Sa vision musicale et créatrice lui a permis de redéfinir même le concept de musique de film. Depuis les années 80, une nouvelle et jeune génération a pu entendre et mémoriser lors de projection de films certaines oeuvres du maestro californien.

Beaucoup ont apprécié le thème nostalgique d'un certain John Rambo ou encore la jolie berceuse de Carol-Ann dans « Poltergeist » qui nous berce et résonne toujours en chacun de nous. Qui ne s'est pas laissé envoûter par la chaleur des variations rythmiques de Basic Instinct. Qui n'a pas été soufflé par la force des thèmes de La Momie et du 13e guerrier. Qui ne s'est pas laissé transporter par les splendides thèmes de Mulan. Souvenez-vous de la manière dont vous avez sursauté sur votre fauteuil par la puissance extrême des musiques lors des séquences d'action d'Air Force One.

 

En corollaire à ce monumental savoir-faire, Jerry Goldsmith n'a jamais omis de rendre accessible son art à tous. Aujourd'hui, tous ses admirateurs ont la possibilité d'écouter ses oeuvres même sans les images, grâce à de nombreuses éditions discographiques, certaines parfois plus généreuses que d'autres. Le destin voulait que le jeune Jerrald Goldsmith devienne un jour « La Légende » de la musique de cinéma. C'est ce même destin qui décida de l'emporter avec la maladie. Essayons de découvrir ou de redécouvrir ensemble le passionnant parcours du plus talentueux des compositeurs que le cinéma ait jamais connu : Jerrald K.Goldsmith, naquit le 10 février 1929 à Pasadena en Californie. Issue d'une famille originaire de Russie/Roumanie (branche maternelle) et d'Autriche/Hongrie (branche paternelle), il passe une partie de son enfance dans le quartier d'Angeles Vista.

Comme le veut la coutume chez les Goldsmith et comme dans beaucoup d'autres familles d'origines juives, la musique est une tradition qui se pratique régulièrement. Son père, Morris K. Goldsmith ingénieur en génie civil et sa mère, Tessie (Tessa F. Rappaport) institutrice en maternelle pratiquent le piano sur leur temps libre et c'est tout naturellement avec eux que Jerrald est initié à l'instrument. Son intérêt pour le piano est immédiat, il devient son instrument fétiche avec lequel il va prendre des leçons particulières.

A six ans, son envie de progresser et son investissement personnel l'amène à pratiquer le piano plus de cinq heures d'affilée par jour. Sa passion, tenace, oblige bientôt ses parents à lui permettre d'accéder à un stade supérieur d'enseignement et de confier son avenir de jeune musicien à un autre professeur d'expérience. Le destin ne se fait pas attendre, Jerrald assiste à une représentation du Los Angeles Philharmonic Orchestra et entend interpréter le 22ème concerto pour piano de Serge Rachmaninoff par un Jakob Gimpel virtuose

Bouleversé par son interprétation, le jeune homme ne désirera alors plus qu'une seule chose : devenir à son tour pianiste de concert.

En 1943, le cercle amicale la famille Goldsmith est vaste. Jerrald est présenté à Jakob Gimpel, immigré ukrainien, né à Slov en Pologne qui avait en commun avec le jeune lui, d'avoir appris le piano avec son père. Co fondateur de l'Israel Philharmonic Orchestra, il était arrivé aux États-Unis en 1938 fuyant l'invasion allemande et vivait depuis peu à Los Angeles.

Rappelons au passage que pendant une certaine période de sa formation musicale, Gimpel fut l'élève de Cornelia Tarnowska et d'Alban BERG, un musicien que Jerry Goldsmith découvrit plus tard et pour lequel il voua une grande admiration. L'enseignement efficace et soutenu de Jakob Gimpel s'avéra capital et nécessaire pour le jeune Goldsmith qui voit désormais son avenir se dessiner devant lui. Dans ce foisonnement musical, il passe les années 40 sur la côte ouest des Etats-Unis, baignant dans l'univers d'Hollywood, son cinéma et ses grandes musiques de films. Des productions comme 'The Thief of Bagdad', 'Five Graves to Cairo' et 'The Hamilton Woman' possédaient ainsi de remarquables partitions musicales signées Miklos Rozsa. Au conservatoire à Los Angeles, il était difficile pour les jeunes étudiants de dissocier musique et cinéma. Rappelons qu'à cette période, Miklos Rozsa était un compositeur renommé qui confortait son image de figure de proue du « Golden Age » hollywoodien. Effectivement, la réputation de Rozsa à Hollywood était immense. Tous les étudiants envisageant de devenir compositeur de musique de film étaient désireux de suivre l'enseignement de ce musicien hors du commun. Ce fut notamment le cas de Jerrald Goldsmith.

 

A 14 ans, il est bouleversé lorsqu'il entend pour la première fois la musique du film « Spellbound » de Rozsa. Le film, l'actrice, Ingrid Bergman, la musique, tout l'émeut. Dès ce jour, il sait que la passion pour la musique de film et le désir d'écrire ne le lâcheront plus. Avec la bénédiction de son père Morris et l'appui de Jakob Gimpel, il entre en cours de composition à l'Université de Californie du sud au département musique pour y suivre l'enseignement du maestro Hongrois. Comme beaucoup d'étudiants, Jerrald est fasciné par les techniques d'écriture et les approches musicales du compositeur.

Plus tard, Jerry se souviendra même de ces cours passionnants mais aussi d'un professeur assez sévère avec lui, une expérience déterminante qui lui permit de mieux saisir les rouages des rapports entre la musique, le contrepoint et les images cinématographiques. A 18 ans, jerrald Goldsmith approfondit sa formation, toujours sous la protection de Jakob Gimpel au City College de Los Angeles. Tout en étudiant, il participe à divers activités musicales, accompagne des petites formations et des chorales au piano. Fort de sa maîtrise instrumentale, il passe enfin à la composition en suivant les cours de Mario Castelnuovo Tedesco, professeur et compositeur d'origine juive né à Florence en 1895, avec qui il étudia l'harmonie, le style et le contrepoint. L'esthétique moderne et la sensibilité de la musique que nourrit Tedesco correspondaient en tout point avec celle de l'adolescent. Attiré par les oeuvres intellectuelles et expérimentales, Goldsmith s'ouvre à divers enseignements musicaux, notamment auprès d'autres créateurs comme Ernst Krenek, musicien néoclassique viennois originaire de l'école autrichienne contemporaine et disciple de Schönberg, avec qui le jeune homme aura beaucoup de mal à s'entendre malgré le respect qu'il lui voua.

 

Les parents de Jerrald Goldsmith avaient donc vu juste quant à l'avenir de leur fils. L'acharnement de Jakob Gimpel, l'expérience de Miklos Rozsa, l'approche musicale intelligente de Tedesco et les visions conceptuelles d'autres musiciens modernes avaient réveillé le génie qui sommeillait en Jerrald et qui lui ont apporté de façon durable toutes les bases et la maîtrise de son art. Au début des années 50 Jerrald Goldsmith épouse la chanteuse Sharon R. Hennagin avec qui il aura 4 enfants Ellen, Joel, Jennyfer et Carrie. Pour ces nouvelles responsabilités familiales, il aspire à une stabilité financière que ses divers petits travaux ne lui permettent pas encore d'obtenir.

 

Par un concours de circonstance, il décroche à 21 ans un poste à la célèbre radio-télévision américaine CBS (Columbian Broadcasting System) pour un emploi administratif en tant que copiste/dactylo. Une courte période pendant laquelle le jeune homme pratique davantage le clavier d'une machine à écrire que celui d'un piano. Cependant il compte bien évoluer et mettre toute son énergie au service de sa passion. Sa progression au coeur de la radio sera typique des jeunes musiciens de son époque et une promotion en tant que technicien l'amène à concevoir des habillages musicaux pour divers dramatiques. De la simple illustration sonore dont il est chargé, il passera vite à la composition.

C'est ainsi que les années 60 s'ouvrent pour Goldsmith avec la signature pour la CBS de la musique de plusieurs épisodes de la célèbre série télévisée des années 50 'Studio One' aux côtés de Bernard Herrmann, déjà promu monstre sacré de la musique de film. Suivent une participation à différentes émissions et série télévisées telles que 'Hallmark Hall of Fame', 'General Electric Theater', 'Climax!' (où il rencontra le réalisateur Jack Smight avec lequel il allait collaborer sur certains films dans les années 60/70), 'The Lineup', 'Playhouse 90', 'Gunsmoke' et 'Have Gun Will Travel'.

À noter que ces deux dernières séries télévisées se déroulent dans l'univers du Far West, ce qui a sans aucun doute contribué à accentuer le goût du compositeur pour les musiques de western, il en écrira tout au long des années 60. 1957 marqua la première composition de Jerry Goldsmith pour un long-métrage du cinéma, produit par Warner Bros : 'Black Patch' (L'homme au bandeau noir). Avec cette première expérience remarquée, Goldsmith accéda rapidement à d'autres projets plus ambitieux : après quelques compositions oubliées pour le thriller urbain 'City of Fear' (1959) et le western de Paul Wendkos 'Face of a Fugitive' (1959 sur lequel le compositeur est crédité sous le nom 'Jerrald Goldsmith'), le maestro signa la musique du drame 'Studs Lonigan' (1960) qui lui permit de mettre en place certains éléments majeurs de son style musical : thématique forte apportant une identité musicale solide aux images, instrumentation très riche et étoffée, langage harmonique et rythmique complexe, etc.

 

En parallèle de son travail au cinéma, Goldsmith poursuit la composition pour la télévision, avec 'The Twilight Zone' (La quatrième dimension) de Rod Serling, célèbre série de la fin des années 50 sur laquelle ont travaillé des grands noms du cinéma tels que Bernard Herrmann, Leonard Rosenman, Fred Steiner et même Franz Waxman. Engagé par Revue Studios, Goldsmith écrivit plusieurs partitions pour des productions télévisées de la CBS, parmi lesquels on pourra citer 'Perry Mason', ou bien encore 'Thriller', série d'anthologies horrifiques présentée par Boris Karloff en personne. Ses productions musicales lui permirent ensuite d'être engagé sur deux séries célèbres des années 60 : 'Dr. Kildare' (pour lequel Goldsmith a écrit le thème principal) et 'The Man from U.N.C.L.E.', partition jazzy et ironique majeure qui permit au maestro de mettre en place certains éléments musicaux que l'on retrouvera par la suite dans des films tels que 'The Prize', 'Our Man Flint' ou même 'S*P*Y*S'.Après une partition oubliée pour le documentaire 'The General with the Cockeyed ID' en 1961 et une autre pour le polar dramatique 'The Crimebusters' de Boris Sagal, Jerry Goldsmith se fit remarquer par un illustre personnage du milieu de la musique de film hollywoodienne : Alfred Newman, qui était alors à cette époque directeur du département musical à la 20th Century Fox. Newman prit très rapidement conscience du talent du jeune musicien et décida de lui offrir l'occasion de faire ses preuves sur une grosse production hollywoodienne de la Fox : 'Lonely Are the Brave' (1962), western moderne de David Miller avec un Kirk Douglas éclatant. La même année, Goldsmith écrivit aussi la musique d'une autre production signée Universal Pictures : 'Freud', de John Huston. De toutes les partitions de jeunesse de Jerry Goldsmith, 'Freud' fut sans aucun doute la partition la plus importante du compositeur, véritable point de départ d'une ouvre qui s'étendra sur plus de 4 décennies de créations musicales exemplaires. 

Nouvelle génération, musique nouvelle : Un peu d'histoire ...

 

Incontestablement, elle est l'une des chances de la musique de cinéma. Le terrain où elle peut le mieux participer d'une compréhension visant l'intérêt de l'objet filmique. Le cinéma américain post hollywoodien, celui des pays de l'Est et d'une partie de l'Europe se sont dégagés des aléas de la rigueur régressive du thème. Hollywood, à l'Ombre de la condescendance de Stravinsky qui ne voulait pas se transformer en poseur de papier peint, a retenu la leçon musicale de l'école de Vienne. En 1930, à l'instigation de son éditeur Heinrichshofen, Arnold Schöenberg se lança dans un travail hybride mais significatif : l'écriture d'une partition « à la manière de la musique de film ».

Fasciné par les vertus expressionnismes du Cinéma, Schöenberg décortiqua le temps de l'image utopique avant de la scander en créant un véritable décorum musical. Une tentative des plus excitantes qu'à cette époque-là, cette musique d'accompagnement pour une scène de film d'Arnold Schöenberg restera comme un acquis potentiel pour les futurs compositeurs de films. C'est une fois l'âge d'or d'Hollywood irrévocablement clos qu'il sera réactivé par la deuxième génération des grands compositeurs...

(Alain Lacombe & Claude Rocle - La Musique de film).

 

 

Le nouveau génie de la musique de film hollywoodienne.

 

Freud permit ainsi à un Jerry Goldsmith de 33 ans d'être remarqué par ses pairs et de recevoir sa toute première nomination aux Academy Awards en 1962. Désormais, la carrière de Jerry Goldsmith était définitivement lancée pour les 40 ans à venir ! 

Jerry Goldsmith offre désormais ses services au cinéma hollywoodien avec une constance et un acharnement rare, allant parfois même jusqu'à mettre plus de 5 films en musique en une année, abordant des styles et des genres totalement différents. Le jeune compositeur découvrit aussi dans les années 60 la musique d'Alex North qu'il admira énormément et qui devint pour lui une sorte de maître à penser, même si Goldsmith affirme qu'il n'a jamais été influencé par aucun compositeur de musique de film dans ses oeuvres.

Parmi les partitions de jeunesse du Goldsmith des « sixties', signalons le jazzy 'The List of Adrian Messenger', l'entraînant 'The Stripper' qui marque sa toute première collaboration avec Franklin J. Schaffner en 1963, le très touchant 'Lilies of the Field', et une partition expérimentale et intense pour 'Shock Treatment', drame de 1964 aujourd'hui tombé dans l'oubli. Sa musique pour le drame intimiste 'A Patch of Blue' permet au compositeur d'obtenir sa seconde nomination aux Academy Awards en 1965. C'est aussi le début des partitions avant-gardistes et hautement complexes de Jerry Goldsmith, telles que 'The Satan Bug' en 1965, 'Seconds' en 1966 puis 'Planet of the Apes' en 1968, second grand chef-d'oeuvre impérissable du compositeur après 'Freud', marquant un premier aboutissement artistique conséquent dans sa collaboration avec Schaffner et aussi 'The Illustrated Man', renouant avec les techniques sérielles de 'Freud' et 'Planet of the Apes'.

 

Les années 60 marquent aussi le début des premières partitions western de Goldsmith, car après 'Black Patch', 'Face of a Fugitive' et 'Lonely Are the Brave', le maestro enchaîna sur des films tels que 'Rio Conchos', 'Stagecoach', 'Hour of the Gun', 'Bandolero !' ou bien encore '100 Rifles'. Goldsmith touche aussi aux films de guerre avec quelques productions importantes telles que 'Von Ryan's Express', 'In Harm's Way' (unique collaboration de Goldsmith à un film d'Otto Preminger), 'Morituri', le virtuose 'The Blue Max' (qui marque les débuts de la collaboration entre Jerry Goldsmith et son orchestre fétiche, le National Philharmonic Orchestra) et le somptueux 'The Sand Pebbles' pour l'inoubliable chef-d'oeuvre de Robert Wise avec une troisième nomination aux Academy Awards en 1966.

 

De la fin des années 60, on retiendra bien évidemment 'Planet of the Apes', cité précédemment.Le passage aux années 70 n'est qu'une période de transition pour Jerry Goldsmith, qui démarre cette nouvelle décennie avec un premier chef-d'oeuvre absolu : 'Patton' (1970), troisième collaboration avec Franklin J. Schaffner et nouvel aboutissement artistique pour le réalisateur et le compositeur, qui signe là l'une de ses partitions les plus célèbres (4ème nomination aux Academy Awards).

Goldsmith amplifie tout au long de cette décennie son goût pour l'expérimentation, les rythmes sous toutes leurs formes (changements de mesure, jeux de syncopes, décalages rythmiques divers, etc.) et bien sur, l'électronique, qui prend une importance grandissante dans les oeuvres du maestro californien. Parmi les partitions clés des années 70, signalons 'Islands in the Stream', 'Papillon', 'The Mephisto Waltz', 'Chinatown', 'The Wind and the Lion', 'The Swarm', 'Logan's Run', 'The Reincarnation of Peter Proud' et surtout 'The Omen', film d'horreur satanique de Richard Donner qui, en 1976, permet à Jerry Goldsmith de remporter son seul et unique Academy Award dans la catégorie 'meilleure musique originale pour un film'. 1973 est une année importante pour Jerry Goldsmith puisque c'est en travaillant sur la musique du polar 'The Don is Dead' que le compositeur rencontre sa future femme, Carol Heather, qui interpréta une chanson du film et qui chantera aussi le magnifique 'The Piper Dreams' sur 'The Omen'. Goldsmith poursuit tout au long des « seventies » son travail sur les westerns avec des partitions remarquables telles que 'Rio Lobo', 'Breakheart Pass', ''Take a Hard Ride', 'The Ballad of Cable Hogue', le tourmenté 'Wild Rovers' ou le western pour enfant produit par Disney, 'One Little Indian'. Enfin, les années 70 se concluent avec deux chefs-d'oeuvre absolus de Jerry Goldsmith : 'Alien' et 'Star Trek The Motion Picture', deux musiques de génie à la qualité restée inégalée à ce jour. Jerry Goldsmith face aux années 80/90. Avec le passage aux années 80, Jerry Goldsmith se voit offrir des projets de moins en moins ambitieux et de plus en plus commerciaux.

 

Certes, le maestro a encore la chance d'écrire pour de grands films tels que "Poltergeist", "First Blood", "Under Fire", "Outland", "Masada"', "The Boys from Brazil", "The Secret of NIMH", "The Final Conflict" ou bien encore "Legend", mais hélas la qualité du cinéma américain étant en train de diminuer dangereusement au cours de cette nouvelle décennie, Goldsmith va se retrouver à mettre en musique des films d'une médiocrité absolue ou d'autres de seconde zone tels que "Night Crossing", "Supergirl", "King Solomon's Mines", "Rent-A-Cop", "Leviathan"ou bien encore "Warlock". Et pourtant, Goldsmith fait preuve d'une constance dans son approche musicale et continue d'offrir des musiques souvent fraîches et inventives dotées de thématiques puissantes.

 

L'exemple du 'Lionheart' de Franklin J. Schaffner est assez révélateur de l'état dans lequel se retrouve le cinéma hollywoodien au milieu des années 80, avec ici un cinéaste jadis inspiré qui nous offrit autrefois 'Planet of the Apes' et 'Patton', et qui arrive à la fin de sa vie en signant un très mauvais film, tout juste sauvé par une musique épique splendide et inspirée de Jerry Goldsmith. Idem pour 'Star Trek V : The Final Frontier', sans aucun doute l'un des épisodes les plus pauvres de la saga, sauvé in extremis par une musique riche et sophistiquée de Jerry Goldsmith.

 

Les années 80 permettent aussi au compositeur de systématiser son emploi des synthétiseurs, particulièrement présents dans ses scores d'action.

Car que l'on ne s'y trompe pas, les « eighties » voient émerger progressivement le registre des grandes musiques d'action qui feront la gloire de Jerry Goldsmith dans les années 80 et 90, avec pour commencer une première partition monumentale pour 'Rambo II' en 1985 qui marquera un tournant décisif dans la carrière du maestro. C'est aussi l'époque où le compositeur collabore régulièrement avec Joe Dante sur des films d'aventure souvent déjantés et plein d'humour noir, tels que 'Gremlins', 'Explorers', 'Innerspace' ou bien encore l'excellent 'The 'burbs'. Enfin, les années 80, c'est aussi hélas l'époque des premières partitions rejetées de Jerry Goldsmith telles que 'Gladiator' 'Alien Nation', 'The Public Eye" ce qui prouve bien à quel point le cinéma américain a considérablement changé et entame dorénavant une période de sécheresse artistique assez imposante. Au début des années 90, Jerry Goldsmith, las de mettre en musique des séries B d'action et des productions insipides qui ne parviennent plus à l'inspirer, retrouve enfin la force artistique de ses meilleurs jours sur le monumental 'Total Recall' de Paul Verhoeven, pour lequel le compositeur signe l'une des partitions les plus complexes et les plus ambitieuses de toute sa carrière (et aussi l'un de ses plus grands chef-d'ouvres).

 

En ce sens, 'Total Recall' est l'aboutissement d'un style action amorcé par 'Rambo II' en 1985 et qui donnera naissance dans les années 90 à toute une longue série de partitions d'action brillantes telles que 'The River Wild', 'Chain Reaction', 'Executive Decision', 'The Shadow', 'Air Force One', 'Deep Rising', 'U.S. Marshals', 'The Sum of All Fears', 'Hollow Man', etc.

 

Le Jerry Goldsmith des « nineties » est immédiatement associé aux musiques d'action. Pourtant, après le travail colossal et éreintant qu'il a dû fournir sur le gigantesque 'Total Recall', Jerry Goldsmith décide de faire une petite pause et de s'orienter vers des projets plus intimistes qui vont lui permettre de respirer un peu : citons par exemple le magnifique 'The Russia House' avec son inoubliable thème de saxophone, une partition plus lyrique et rafraîchissante pour ‘Medicine Man’, une autre plus intime et modeste pour ‘Not Without My Daughter’, puis d’autres partitions dramatiques plus légères pour des films tels que ‘Love Field’, ‘Angie’, ‘Forever Young’ ou le magnifique ‘Rudy’. N’oublions pas de signaler au passage l’une de ses partitions les plus belles et les plus poignantes de toute sa carrière : ‘Powder’, servi par un thème principal magique et tout bonnement inoubliable.

 

C’est aussi la période des comédies pour le compositeur avec des films tels que le déjanté ‘Mom and Dad Save the World’, le sympathique ‘Mr. Baseball’, ‘Matinee’, ‘Dennis The Menace’, ‘I.Q.’, ‘Six Degrees of Separation’ ou bien encore ‘Fierce Creatures’. Jerry Goldsmith renoue avec le registre du thriller en 1992 avec son nouveau chefs-d’œuvre pour Paul Verhoeven, ‘Basic Instinct’, partition riche et envoûtante devenue un grand classique incontournable de la musique de film des années 90. Suivent alors d’autres partitions thriller du même acabit tels que ‘The Vanishing’, ‘Malice’, ‘City Hall’, ‘L.A. Confidential’, ‘Along Came a Spider’, etc. C’est aussi l’époque où le compositeur signe pour la première fois la musique d’un dessin animé de chez Disney , « Mulan », œuvre complète, restituant tout le génie et la magie d’un compositeur toujours aussi inspiré et amoureux par son métier.

Avec ‘First Knight’ en 1995, Goldsmith signe un nouveau chef-d’œuvre épique et guerrier pour le film de Jerry Zucker, une partition qui débouchera à la fin des années 90 sur deux autres partitions épiques monumentales : ‘The 13th Warrior’ et ‘The Mummy’. Cette période plus «musclée» pour Goldsmith lui permet de revenir au style des musiques de grosses productions d’aventure avec un détour du côté de l’Afrique dans ‘Congo’ et ‘The Ghost and the Darkness’, et même une exploration de la nature sauvage et hostile dans le magnifique ‘The Edge’. Les années 90 permettent à Jerry Goldsmith de retrouver l’univers ‘Star Trek’ avec trois nouveaux opus très musclés : ‘First Contact’, ‘Insurrection’ et ‘Nemesis’.

 

En 1999, Alexander Courage, orchestrateur et fidèle ami du maestro, tombe malade dans la phase finale du score de 'Hollow Man'. Jerry Goldsmith, qui à son habitude, orchestre en partie ses scores en même temps qu'il compose, se voit dans l'obligation de confier le reste du travail à d’autres collaborateurs. C’est avec le compositeur Mark McKenzie que le maestro orchestrera la suite des aventures du célèbre profiler Alex Cross alias Morgan Freeman dans le très tortueux ‘Along Came a Spider’, polar noir de Lee Tamahori. McKenzie orchestrera ensuite le très majestueux score ‘The Sum of All Fears’ nappé d'un soupçon d'opéra, marquant ainsi le retour de Jerry Goldsmith pour la chanson avec 'If We could remember' interprétée par la chanteuse Shana Blake Hill. Et pour finir, le très patriotique ‘The Last Castle’. C’est avec cette oeuvre évocatrice et poignante que le maestro rendra un ultime hommage aux disparus des attentats tragiques du 11 septembre 2001.

 

L'année suivante, Jerry Goldsmith orchestrera 'Star Trek Nemesis' en compagnie de Conrad Pope. Habité par cette indéniable puissance de travail, le maestro ira jusqu’au bout de son talent et de ses forces physiques. Le cancer le ronge lentement mais ne l’arrête pas pour autant. Fin 2001, son ami et metteur en scène Joe Dante met en chantier ‘Looney Tunes Back in Action’, une habile combinaison d’images animées et de prises réelles sur le thème des personnages mythiques des «Tunes» de la Warner. Jerry Goldsmith retrouvait non seulement sur ce film son metteur en scène favori mais aussi un homme très créatif et inventif qui a toujours su tirer le meilleur du compositeur, tout en lui offrant une grande marge de manœuvre sur le plan musical. Depuis le très délirant ‘Matinee’, l’excellent ‘Small Soldiers’ (l’une des plus belles partitions du compositeur), c’est avec le non moins déjanté ‘Looney Tunes’ que Jerry Goldsmith signera sa dernière œuvre officielle magistrale, teintée de courage, d’humour et de passion ! Hélas, sa dernière composition restera une musique ample et puissante mais pourtant rejetée, pour le ‘Timeline’ de Richard Donner (2003), un beau gâchis pour une splendide partition rejetée pour un film voué au préalable à l'échec.

 

Cette fois-ci, même le talent et le génie créatif du maestro n’auraient pas pu sauver le film.

 

"Il y a des moments où même une bonne musique ne peut pas sauver un mauvais film" J.G - 1982.

 

Vers la fin de sa vie, le compositeur californien ne cessera de rappeler son amitié profonde avec Franklin J Schaffner et à quel point cet ami lui manquait, se remémorant également les souvenirs d’une époque dorée où la création musicale était déjà à son apogée. Avec Joe Dante, Jerry Goldsmith retrouvait enfin cette fabuleuse entente et ce grand échange créatif.

Depuis l’excellent segment ‘It’s a Good Life’ de ‘Twilight Zone The Movie’ en 1983, les deux hommes ne cesseront de travailler ensemble en faisant de chaque film, une réussite pleine d’originalité et de chaque musique, une œuvre magique et intemporelle.

A la Mémoire du grand Jerry Goldsmith ( 1929 - 2004 )

 

 

 

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Photos

© All Rights reserved

Goldsmith Family

Le 21 juillet 2004, Jerry Goldsmith, le plus célèbre

des musiciens de film américain nous quittait à l'aube de

son 76 ème anniversaire. Cinquante années de créativité

et d'inventivité musicale et une vie entièrement dévouée

à la musique de film.

Ses thèmes, tous aussi remarquables les uns que les autres résonnent dans nos mémoires avec toute la nostalgie et le souvenir qui en découlent.

Lorsque l'on se laisse séduire par sa musique, on en reste imprégné à tout jamais.

Généalogie de la famille Goldsmith  >  www.geni.com 

Branche maternelle

Branche paternelle

Tessa F Goldsmith  -  Mère de Jerry 

Née le 06 Avril 1902 à Boston,Massachusetts
Fille de Morris Rappaport et Amelia Rappaport 
Mariée à Morris K Goldsmith 

 

Amelia Eisenstein Rappaport - Grand Mère  

né 10 Août 1886 à Moscou, Russia 

Morris Rappaport - Grand père Maternel 

né en 1973 à Circa à Bucharest, Roumanie

Morris King Goldsmith  - Père de Jerry 

Né le 05 Décembre 1902 à New York 

Fils de Julius Goldsmith et Stella Goldsmith 
Marié à Tessie Goldsmith

Stella Schwartz Goldsmith  -  Grand Mère  

Née en 1879 en Hongrie 

Julius K Goldsmith  -  Grand père  

Né le 23 Mars 1854 à Vienne, Autriche

Sharon Rea Hennagin  - Sa première épouse    >   le 23 sept 1950  >  Chanteuse

Mére de Joel, Ellen,Carrie et Jennyfer Goldsmith

Jerry Goldsmith est le cousin de Joseph Zirker   - Célèbre artiste - www.josephzirker.com  

cousin

Dessin à la mine de plomb par Pascal Dupont

Séance d'enregistrement du score complet de QB VII à Prague. NIC RAINE conducted the final.

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