GLASGOW GOLDSMITH SOUND ! THE CHAIRMAN AGAIN !

Glasgow, deux jours sous l’ombre bienveillante d’un géant

La conception et l’enregistrement du nouvel album de The Chairman, œuvre magistrale de Jerry Goldsmith, viennent de s’achever à Glasgow, dans le cadre d’une campagne Kickstarter qui a mobilisé les passionnés du monde entier. À première vue, tout s’est déroulé sous les meilleurs auspices : un projet rare, inespéré même, qui s’est matérialisé grâce à un travail phénoménal de reconstruction mené par Leigh Phillips, épaulé par l’équipe Intrada et par le duo d'exception Anna et William Stromberg, ce dernier, compositeur et chef d’orchestre, est l’un des maîtres incontestés dans l’art délicat de redonner vie aux grandes partitions du cinéma.

Rappelons-le : s’attaquer à une reconstruction de cette envergure exige une connaissance intime de l’œuvre, une précision technique millimétrée, et une patience d’orfèvre. The Chairman compte parmi les partitions les plus complexes de Goldsmith, un véritable travail de dentelle musicale où se mêlent harmonie, tension dramatique et restitution du caractère si particulier de l’histoire.

Cette musique est un voyage sensoriel : un équilibre parfait entre l’atmosphère tendue et vibrante de la Chine telle que perçue par Goldsmith, et la puissance émotionnelle du film lui-même. Chaque son rare, chaque timbre exotique, chaque rupture rythmique traduit un travail d’écriture dense, exigeant et profondément intellectuel, mais qui ne perd jamais de vue l’instinct narratif et la force d’évocation.

On peut faire un pont évident avec First Blood, autre chef-d’œuvre du Maestro : même science de la construction, même finesse d’observation, mais un univers sonore entièrement différent, là où The Chairman peint la Chine de tensions et d’ombres, First Blood dessine la solitude de la forêt, la respiration d’un village, l’intimité d’un personnage traqué. Goldsmith savait métamorphoser sa palette sonore pour chaque film, insufflant à chacun une identité unique.

À son époque, Hollywood savait qu’il tenait en Goldsmith un compositeur de film d’un génie sans équivalent. Chaque nouveau score était attendu comme un événement : quelle nouvelle invention allait-il sortir de sa boîte à malice ? La réponse était toujours à la hauteur, car pour Goldsmith, la moyenne n’existait pas. Il plaçait la barre haut, toujours plus haut, misant sur l’originalité, l’audace et une sophistication technique qui n’appartenaient qu’à lui.

Reconstituer The Chairman aujourd’hui, c’est retrouver ce souffle unique, cette matière vivante qui, comme une onde invisible, traverse les décennies pour atteindre nos oreilles. C’est plonger dans un art où la musique ne se contente pas d’accompagner l’image, mais en révèle les zones d’ombre, les failles psychologiques, les pulsations intimes.

Ceux qui ont assisté aux sessions à Glasgow ont sans doute ressenti cette impression d’entrer dans une autre dimension, comme une Twilight Zone où le temps se plie pour accueillir l’âme de Jerry, flottant au-dessus de l’orchestre. Et nous, à distance, savons déjà que la tempête sonore qui s’annonce sera d’une intensité rare.

Bientôt, The Chairman renaîtra avec un son neuf, chaque détail restitué, chaque subtilité préservée, chaque frisson intact. Un événement pour tous les amateurs de musique de film et un hommage vibrant à un créateur qui, de son vivant, se contentait de dire : « Je ne fais que mon travail ».Un travail qui, à ce niveau, n’est plus seulement du génie : c’est de l’art pur.

Bravo à Leigh, à l’équipe Intrada, et à William Stromberg pour cette résurrection.Nous n’attendons plus qu’une chose : être submergés par cette vague sonore… et sentir à nouveau l’âme de Jerry Goldsmith naviguer au-dessus des cordes, des cuivres et des percussions, vers l’éternité.

https://www.facebook.com/PhMusOrchestration

Traduction

The conception and recording of the new album of The Chairman, a masterful work by Jerry Goldsmith, have just been completed in Glasgow, as part of a Kickstarter campaign that mobilized film music enthusiasts from around the world. At first glance, everything unfolded under the best auspices: a rare, even unexpected project, brought to life thanks to a phenomenal reconstruction effort led by Leigh, supported by the Intrada team and the exceptional duo Anna and William Stromberg, the latter, a composer and conductor, being one of the undisputed masters in the delicate art of breathing life back into the great film scores.

Let it be remembered: tackling a reconstruction of such magnitude demands an intimate knowledge of the work, millimetric technical precision, and the patience of a master craftsman. The Chairman ranks among Goldsmith’s most complex scores — a true piece of musical lacework in which harmony, dramatic tension, and the preservation of the story’s unique character intertwine.

This music is a sensory journey: a perfect balance between the tense, vibrant atmosphere of China as perceived by Goldsmith and the emotional power of the film itself. Every rare sound, every exotic timbre, every rhythmic rupture reflects a dense, demanding, and deeply intellectual compositional process, yet one that never loses sight of narrative instinct and evocative force.

An obvious bridge can be drawn with First Blood, another masterpiece from the Maestro: the same mastery of construction, the same keen observation, yet a completely different soundscape. Where The Chairman paints a China of tension and shadow, First Blood sketches the solitude of the forest, the breathing of a village, the intimacy of a hunted man. Goldsmith knew how to transform his sound palette for each film, giving each a singular identity.

In his time, Hollywood knew it had in Goldsmith a film composer of unmatched genius. Every new score was anticipated as an event: what new invention would he pull from his bag of tricks? The answer never disappointed, because for Goldsmith, mediocrity simply did not exist. He set the bar high, always higher, betting on originality, boldness, and a technical sophistication that were his alone.

To reconstruct The Chairman today is to rediscover that unique breath, that living substance which, like an invisible wave, travels across decades to reach our ears. It is to dive into an art where music does not merely accompany the image but reveals its shadows, its psychological fractures, its intimate pulse.

Those who attended the Glasgow sessions must surely have felt the sensation of entering another dimension, a Twilight Zone where time folds to welcome Jerry’s spirit, floating above the orchestra. And we, from afar, already know that the coming sonic storm will be of rare intensity.

Soon, The Chairman will be reborn with a fresh sound, every detail restored, every subtlety preserved, every shiver intact. An event for all lovers of film music, and a vibrant tribute to a creator who, in his lifetime, would simply say: “I’m just doing my job.”A job which, at this level, is no longer merely genius, it is pure art.

Congratulations to Leigh, the Intrada team, and William Stromberg for this resurrection. Now we await only one thing: to be swept away by this sonic wave… and to once again feel the soul of Jerry Goldsmith sailing above the strings, the brass, and the percussion, toward eternity.