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Inédit ! Damnation Alley


Important Jerry Goldsmith sci-fi action score from 1977 gets royal treatment! Jack Smight directs Jan-Michael Vincent, George Peppard, Paul Winfield, Dominique Sanda in expensive 20th Century Fox filming of Roger Zelazny post-nuclear holocaust thriller with gigantic scorpions, killer cockroaches and violent weather conditions rendering the planet barren and treacherous. Enter a half dozen survivors, two massive “Landmaster” vehicles and the extraordinary adventure begins! Highly troubled production happened alongside development of “smaller” Fox picture humbly known as Star Wars. The rest is history. Goldsmith saw inspiration in imaginative (if not entirely successful) special effects, creating incredibly ferocious action score for large 90-piece orchestra with extra brass and woodwinds (violins intentionally taceting) plus complex array of electronics.


Le score de Jerry Goldsmith pour 'Damnation Alley' fait partie des partitions oubliées du compositeur, peut-être à cause du fait que ce score n'a jamais eu l'honneur d'avoir une édition officielle. Pourtant, grâce à la récente édition complète INTRADA.

Le score de 'Damnation Alley' est typique des scores d'action du Goldsmith de la fin des années 70, dans un registre similaire à celui de 'Capricorn One' ou de 'The Swarm'. On y retrouve le style 'seventies' de Goldsmith avec ses orchestrations inventives, ses grosses musiques d'action atonales, sans oublier ses premières utilisations de l'électronique, encore assez peu utilisée en 1977 (on se souvient notamment des synthétiseurs futuristes de 'Logan's Run'). Le ton est donné dès l'ouverture du score ('Main Title - The Missile Site') qui nous annonce une aventure à la fois sombre et mouvementée. Quelques trompettes développent un premier motif de 4 notes sur fond de cordes sombres jusqu'à ce que le motif principal de 6 notes fasse son apparition, suggérant une aventure mouvementée alors que le générique de fin nous introduit à l'intérieur du site de lancement des missiles. On ne pourra qu'apprécier le climat envoûtant, mystérieux et sombre de 'After The Holocaust' avec ses sonorités électroniques mystérieuses et ses effets de cordes qui décrivent le monde après l'holocauste nucléaire. Parfaitement intégrée dans l'orchestre, la partie électronique apporte son lot de mystère et décrit un monde livré aux retombées radioactives, d'où peut-être l'utilisation de l'électronique qui servirait alors à suggérer la présence des dangers qui menacent l'homme. 'After The Holocaust' nous permet surtout de retrouver un Jerry Goldsmith atonal, dans la lignée de ses premières partitions atonales telles que 'Freud', 'Planet of The Apes' ou 'The Mephisto Waltz', le compositeur ayant décidément un certain goût pour l'expérimentation, et plus particulièrement dans sa période créatrice des années 70. 'Into The Valley' confirme d'ailleurs ce goût pour une atonalité chaotique avec le premier morceau d'action du score basé sur le motif principal de 6 notes développé par des cordes sombres avec un excellent contrepoint entre le pupitre des cordes, des cuivres et des percussions (incluant xylophone, etc.). 'Into The Valley' décrit la séquence où l'un des héros traverse le désert en moto au début du film lorsqu'il se fait attaquer par des scorpions géants (cf. ici les effets spéciaux très 'cheap' des scorpions géants). A noter que 'Into The Valley' rappelle beaucoup par moment la brutalité et les rythmes martelés et syncopés de 'Planet of The Apes'. Plus mystérieux, 'The Land Master' décrit la traversée du désert à bord des deux grands Land Master à la recherche de la ville d'Albany qui émet toujours des signaux. Mais la partition de 'Damnation Alley', c'est surtout un morceau d'action particulièrement macabre et chaotique, 'Cockroach Attack'. En l'espace de 4 minutes, Jerry Goldsmith nous prouve à quel point il aime l'atonalité brutale et les effets orchestraux en tout genre. 'Cockroach Attack' annonce d'ailleurs par moment le style du futur 'Alien' (composé 2 ans plus tard). La pièce décrit la séquence où les héros sont attaqués par une horde de cafards tueurs dans une petite ville abandonnée. La brutalité de cette excellente pièce orchestrale extrêmement chaotique (le chaos étant l'idée majeure présentée ici) correspond à merveille à l'une des plus sombres séquences du film (à noter ici une reprise très énergique du thème de 6 notes). Il ne fait nul doute que 'Cockroach Attack' fait d'ailleurs partie des morceaux incontournables du score de 'Damnation Alley', si ce n'est le morceau incontournable, véritable climax d'action chaotique et de terreur qui ravira tous les fans du Goldsmith atonal des années 70. Moins massif, 'Finding Billy' évoque la rencontre entre les trois survivants et le jeune Billy pour un petit morceau d'action plus léger où l'on retrouve une fois de plus l'inventivité instrumentale chère au Goldsmith des 'seventies'. Ultime morceau atonal chaotique, 'The Realignment' se concentre autour d'une écriture de cuivres particulièrement dissonante et sombre pour la séquence où l'axe de la terre se réaligne subitement vers la fin du film, débouchant sur une conclusion enfin paisible pour le seul thème véritablement mélodique du film, celui du joli 'Blue Sky'. Goldsmith confie ce très beau thème pastoral et lyrique à une flûte sur fond de cordes et de harpe, le compositeur exprimant ici la renaissance d'un nouveau monde qui ressuscite de ses cendres et le début d'un nouvel espoir pour un avenir meilleur. A l'écoute du magnifique 'Finale', difficile d'ailleurs de ressentir autre chose qu'une sensation de soulagement et de paix retrouvée, surtout après la noirceur de pièces sombres telles que 'Cockroach Attack' ou 'Into The Valley' (qui correspondent bien à l'univers post-apocalyptique du film). On reste quand même surpris par le fait que l'on soit obligé d'attendre la fin du film pour découvrir un nouveau thème qui n'apparaît à aucun autre moment du film (on aurait aimé l'entendre un peu plus développé et présent).


Dans le contexte du film, la musique fonctionne très bien et reste un peu trop utilisée avec parcimonie. Devant la qualité de cette musique, on aurait quand même souhaité en entendre un peu plus, cependant ce nouvel enregistrement INTRADA nous donne l'occasion de découvrir plusieurs bons passages du score, et plus particulièrement des scènes de traversée du désert où Goldsmith utilise un motif rythmique sur fond de synthétiseurs (restaurés) très années 70 ou d'autres morceaux d'action comme pour l'affrontement avec les bandits du désert.

Merci à Intrada Records d'avoir pensé à éditer ce score unique de Jerry Goldsmith que l'on classera parmi ses plus belles œuvres expérimentales.


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