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The Monkey King : Musicalement parfait !

Par Quentin Billard


« The Monkey King » est une adaptation de « La Pérégrination vers l’Ouest », un célèbre roman du XVIe siècle de Wu Gheng’en écrit durant la dynastie Ming, que nous connaissons aussi chez nous sous le titre « Le Voyage en Occident » ou « Le Singe Pèlerin », lui même issu d’une saga littéraire connue sous le nom de « Quatre Livres Extraordinaires », quatre grands classiques de la littérature chinoise considérés comme les plus anciens et les plus influents.

 

​Le livre de Wu Gheng’en avait déjà été adapté au cinéma en 1995 dans le diptyque « A Chinese Odyssey » de Jeffrey Lau, avec Stephen Chow dans le rôle du célèbre dieu-singe Sun Wukong, sans oublier toutes les nombreuses adaptations qui ont été tournées tout au long du XXe siècle, ainsi que le récent film d’animation hongkongais « Monkey King : Hero Is Back », qui est encore à ce jour l’un des plus grands succès du box-office en Chine dans le domaine du cinéma d’animation. Sorti un an avant en 2014, « The Monkey King », réalisé par Pou-Soi Cheang, s’inspire de quelques chapitres du livre d’origine pour en faire une vaste production d’aventure quasi exclusivement dominé par des effets numériques en 3D, qui nécessita la collaboration de nombreux studios chinois et internationaux, quasiment du jamais vu en Chine jusqu’à présent.

Le film nous plonge dans la Chine ancestrale, où les divinités maintiennent l’équilibre entre le ciel et la terre depuis toujours. Seuls les démons veulent s’émanciper et refusent aujourd’hui d’être asservis par les dieux. Le roi-buffle (Aaron Kwok), leader des dieux démons, lance une attaque massive contre le royaume des dieux du ciel, mais est vaincu par l’empereur de Jade (Chow Yun-Fat) et ses troupes, avant d’être renvoyé dans les montagnes enflammées de la Terre. Pour reconstruire le royaume du ciel et rétablir la paix entre tous les clans, dieux, démons et humains, la déesse Nüwa (Zhang Zilin) se transforme en cristaux multicolores qui vont permettre de rebâtir le paradis. Et pour protéger ce lieu sacré, la déesse construit la porte Sud à partir de ses cristaux, porte protégée par de très grands pouvoirs. Mais dans la précipitation, Nuwa laisse échapper un cristal à travers la porte, qui traverse l’univers entier, amassant les énergies solaires et lunaires, avant de donner naissance à un nouveau dieu, le singe Sun Wukong (Donnie Yen). Le singe devient le garant de la paix des cieux, il possède d’immenses pouvoirs et une très grande intelligence, mais il doit apprendre à maîtriser sa force et ses précieux dons auprès du maître Subhuti (Hai Yitian). Pendant ce temps, le roi-buffle prépare une conspiration diabolique : il compte manipuler le roi-singe afin d’attaquer à nouveau le royaume des cieux et s’emparer du pouvoir des dieux par la force.


Véritable événement cinématographique en Chine, « The Monkey King » (Le Roi Singe) est à ce jour l’une des plus vastes productions hongkongaises de l’histoire du cinéma asiatique, tourné pour un budget record de 400 millions de yens (soit l’équivalent de 82 millions de dollars), le plus gros budget alloué à un film en Chine à ce jour. Si les adaptations du roman de Wu Gheng’en ont été nombreuses au cinéma, jamais un film d’une telle ampleur n’avait été monté avec de tels moyens et une telle ambition artistique. Seulement voilà, malgré l’énorme succès commercial du film, qui a battu là-bas tous les records (« Monkey King 2 » sort en 2016 et un troisième épisode est aussi en préparation pour 2018), « The Monkey King » n’a malheureusement rien du chef-d’oeuvre cinématographique annoncé. Si le scénario s’inscrit dans la continuité du roman d’origine, il prend de nombreuses libertés par rapport à son sujet et s’avère visuellement très indigeste, en raison de l’omniprésence des effets numériques qui rendent le film assez hermétique et très artificiel. Quand à Donnie Yen, star incontournable des films d’arts martiaux chinois (révélé par le succès colossal de « Ip Man » en 2008) méconnaissable avec son maquillage du roi-singe, il cabotine à l’extrême et à outrance, à tel point que ses mimiques volontairement exagérées finissent par devenir exaspérante au bout de quelques minutes. Gâché par une 3D assez insupportable, « The Monkey King » tente tant bien que mal d’évoquer la mythologie chinoise traditionnelle dans tous ses états, avec son lot de divinités animales, de royaumes fabuleux, de drames et de batailles célestes, mais l’aspect jeu vidéo à grande échelle du film ne convient pas vraiment au sujet et laisse pantois quand à la direction artistique que semble prendre la franchise (les premières images du second film s’orientant exactement dans la même direction !), sans omettre que la multiplicité des personnages et des intrigues secondaires rend le film assez confus et difficile à apprécier pleinement. Reste quelques bonnes scènes comme la bataille céleste introductive, la séquence poignante où Sun Wukong retrouve tous ses amis morts, la dévastation du royaume des océans, les scènes légères entre le roi-singe et son amie Ruxue (Xia Zitong) ou la longue bataille finale dans les cieux. Dans le même genre, « A Chinese Odyssey » de Jeffrey Lau paraissait beaucoup plus crédible et agréable. A la surprise générale, ce n’est pas un compositeur asiatique qui a été engagé pour faire la musique de « The Monkey King » mais bien un compositeur américain, et non des moindres, le plus inattendu de tous sur un tel projet : Christopher Young. Spécialiste depuis les années 80 des musiques horrifiques avant-gardistes et contemporaines, Young a su briller tout au long des 25 dernières années en multipliant les partitions grandioses et mémorables, alors que le compositeur est considéré comme l’un des plus grands musiciens du cinéma américain et aussi l’un des plus passionnés, investi dans son art – aujourd’hui, il multiplie les colloques, les conférences, les festivals et favorise l’enseignement – Souhaitant dès le départ un compositeur américain sur le projet, les producteurs de « Monkey King » contactèrent alors Paul Talkington, directeur du Slovak National Symphony Orchestra basé à Bratislava en Slovaquie, et avec lequel Young avait déjà collaboré à plusieurs reprises sur certains de ses anciens films (et notamment sur le récent « Priest »). C’est alors que Talkington recommanda aux producteurs Christopher Young, qui fut rapidement engagé et se retrouva à travailler sur son tout premier film hongkongais. L’expérience fut assez dépaysante pour Young, qui découvrit auprès des cinéastes chinois une toute nouvelle manière de travailler. Arrivé assez tôt sur le film, Young devait composer avec une copie du film sans FX ni effets visuels, mais le réalisateur expliqua au compositeur de ne surtout pas s’inquiéter de cela et de composer de manière libre et indépendante, créant une atmosphère musicale globale et immersive sans chercher à créer une interaction particulière entre les musiques et les images. Avec un champ d’expression plus libre et moins contraignant qu’à Hollywood, Young pu explorer à loisir ses différentes ambiances musicales et ses nombreux thèmes musicaux, pour un résultat très impressionnant, à la fois typique de ses musiques d’action/aventure habituelles, mais avec beaucoup de moments légers et lyriques dévoilant une toute autre facette du compositeur, à des années lumières de ses travaux habituels sur les films d’horreur et les thrillers. A la première écoute, on reste frappé par l’extrême générosité de cette musique à l’écran, qui évolue certes assez librement sur les images mais reste parfaitement cohérente par rapport à l’univers particulier conçu par Poi-Soi Cheang et son équipe, le plus impressionnant restant l’omniprésence des thèmes et des mélodies, nombreuses et variées tout au long du film, Young souhaitant ainsi écrire une grande partition symphonique d’aventure à l’ancienne. Pour se faire, le compositeur disposa de moyens conséquents, avec l’orchestre slovaque de 80 musiciens dirigé par Nic Raine, la chorale des 40 chanteurs du Lucnica Chorus dirigé par le complice habituel de Young, Allan Wilson, et de nombreux instruments solistes enregistrés dans le studio de Young à Los Angeles, incluant les instruments asiatiques comme le violon erhu, le guzheng (une cithare chinoise traditionnelle), le shamisen (un luth japonais à 3 cordes), la pipa (un luth chinois à quatre cordes), des instruments à vent ethniques interprétées par Qi Chao Liu et Charles Adelphia (incluant la dizi, flûte en bambou chinoise, et le suona, hautbois chinois traditionnel au son nasillard très reconnaissable), mais aussi la guitare électrique de Masanori Takumi, une batterie, des percussions et les voix des solistes Julie Jun Chae et Cindy Torroba. A noter que sur l’album publié par Intrada, la musique est agencée selon le principe d’une suite symphonique classique, chaque mouvement étant indépendant les uns des autres, uniquement reliés par un thème commun, ici, celui des divinités chinoises aperçues dans le film – Young explique avoir voulu présenter sa musique de cette façon à la manière de Gustav Holst dans sa célèbre suite symphonique des « Planètes » - Dès « Yu Huang Da Di, The Jade Emperor », Young nous fait rentrer dans le vif du sujet pour la bataille céleste introductive du film entre le roi-buffle et l’empereur de Jade. On retrouve ici le Young épique de « Priest », « The Core », « Ghost Rider » ou « Spiderman 3 » avec des orchestrations spectaculaires, un flot de percussions – incluant les indispensables tambours taiko japonais – des cuivres massifs et une chorale grandiose. Le morceau débute sur un ostinato rythmique martial et belliqueux très réussi, très vite rejoint par des cuivres imposants et dissonants typiques de Young, sans oublier à 1:57 l’arrivée du suona chinois au timbre si particulier. Niveau thématique, on peut entendre le thème du roi-buffle et des démons à 2:13, reconnaissable dans le film à sa mélodie de 5 notes, évoquant la puissance du roi-buffle et sa manipulation du roi-singe. « The Jade Emperor » évolue ensuite vers des rebondissements rythmiques complexes, virtuoses et excitants, notamment lors d’un premier grand moment de bravoure dès 3:16, alors que le rythme, plus posé et déterminé, suggère la transformation de l’empereur de Jade en dragon, en train de vaincre progressivement le roi-buffle au cours d’un duel céleste épique. Le thème de l’empereur de Jade apparaît dans toute sa splendeur entre 4:21 et 4:58, premier moment fort et mémorable de la partition de « The Monkey King », un pur moment de triomphe très inspirant, qui rappelle les passages héroïques et épiques de « Priest ». A noter le final très dissonant de « The Jade Emperor » et ses trilles de suona suraigus et assez particuliers. Dans « Tieshan Gongzhu, The Princess Iron Fan », Young dévoile un second thème à la dizi sur fond de luth pour évoquer la princesse Iron Fan (Joe Chen), femme du roi-buffle qui a quitté son clan pour vivre avec le roi des démons. La mélodie se veut ici plus lyrique, tendre et un brin pastorale, évoquant l’idylle amoureuse des deux divinités. On y retrouve le style plus lyrique de Christopher Young dans une écriture orchestrale/soliste élégante et raffinée, jamais mièvre ou même mélodramatique, avec une justesse de ton typique du compositeur. « Ao Kuang, The Dragon King Of The East Sea » présente un nouveau thème, celui d’Ao Kuang (Liu Hua), le roi dragon des mers de l’est. Moins mémorable, ce thème est surtout constitué de deux phrases mélodiques de 4 notes sur un ostinato de percussions cérémoniales – incluant les taiko drums – entrecoupé de passages dissonants de l’orchestre où l’on retrouve la science contemporaine et avant-gardiste si chère à Christopher Young. A 2:47, un autre thème, plus majestueux et aérien, est entendu aux choeurs et aux cordes, évoquant le monde des océans. Le thème du roi-buffle et des démons est repris ensuite aux cordes à 5:04 avec ses timbales agressives et cérémoniales illustrant l’aspect infernal des montagnes enflammées où règnent les démons. Un autre thème apparaît à 7:13, thème dramatique évoquant le destin de Sun Wukong, qui deviendra l’un des thèmes majeurs du film tout au long de l’histoire. Dommage cependant que ces thèmes soient un peu trop nombreux et souvent similaires dans leur écriture, avec une certaine simplicité dans les lignes mélodiques qui les rendent parfois transparents (notamment à l’écran) ou difficile à mémoriser à la première écoute, ce qui constitue l’un des principaux défauts du score de « The Monkey King » (les thèmes sont bons mais ils manquent parfois de personnalité, de singularité mélodique ou harmonique). Le thème de la déesse Nuwa et sa création du royaume célesta avec les cristaux apparaît dans « Nuwa, The Goddess of Works », et là aussi, on a bien du mal à retenir le thème en raison d’une ligne mélodique un peu trop simple et guère originale, mais le résultat est tout de même très appréciable à l’écran comme sur l’album. A noter ensuite l’arrivée des choeurs épiques pour une séquence vers la fin où Sun Wukang maîtrise enfin ses pouvoirs pour la bataille finale. On ressent ici une montée d’espoir et une détermination empreinte de puissance, et surtout l’arrivée du thème héroïque que l’on pourrait considérer comme le véritable thème principal de la partition de « The Monkey King », celui associé au roi-singe. Le thème se fait entendre ici dès 3:26 et deviendra très présent durant la dernière partie du film, notamment dans les scènes de bataille où Sun Wukong réalisera ses exploits pour vaincre le roi-buffle et restaurer la paix dans le royaume des dieux et de la terre. Il s’agit probablement de l’un des thème les plus mémorables du score et aussi l’un des plus appréciables, magnifiquement développé dans la suite épique de « Sun Wukong, The Monkey King ». A 4:51, un autre thème apparaît, porté par une voix féminine fragile et éthérée, thème mélancolique de toute beauté, malheureusement un peu gâché là aussi par ses harmonies un peu simplistes, qu’on aurait aimé plus poussées, plus approfondies (surtout qu’on sait que Young est capable de faire bien plus que ça !). « Ruxue, The Silver Fox » développe une nouvelle mélodie avec le violon erhu, aux sonorités purement asiatiques, Young se prêtant parfaitement au jeu des musiques asiatiques traditionnelles typiques de certaines bandes sons hongkongaises. C’est l’occasion aussi pour le compositeur de flirter ici avec un registre plus léger et comédie, très réussi, maniant les couleurs orchestrales avec brio entre les différents pupitres de l’orchestre et les solistes. A noter le thème de Ruxue qui apparaît enfin à l’erhu à 2:37, mélodie gracieuse et élégante évoquant son amitié naissante et sa romance avec Sun Wukong, un autre thème assez simple mais très réussi dans le score. On appréciera la superbe reprise de ce thème touchant avec les cordes à 3:51. On reste aussi dans la comédie légère avec le thème de « Eriang Shen, The Three-Eyed Warrior », qui se distingue par l’emploi du guzheng avec les notes aigues de la dizi, sur fond de pizz bondissants de cordes, des taiko drums et du glockenspiel. Même chose pour le sympathique thème asiatique de « Subhuti The Old Master » au luth et au célesta sur fond de pizz, pour le vieux maître de Sun Wukong dans le film. Dans « Guan Yin, The Goddess Of Mercy », on découvre encore un autre thème porté par la voix délicate de la jeune Julie Jun Chae, tout juste âgée de 10 ans, sous la forme d’une douce valse lente et innocente, une autre très belle réussite de la part du compositeur. Dommage que l’album omette le magnifique thème romantique pour Sun Wukong et Ruxue, thème qui deviendra pourtant la base de la chanson « Just Dreams » incluse à la fin de l’album, mais non présente dans le film. Dans une note du livret de l’album, Young explique qu’il était déçu de n’avoir pas pu pousser plus loin le travail autour de ce thème dans le film, et qu’il a décidé de l’adapter en chanson pour les besoins du CD, un choix curieux étant donné que le thème romantique apparaît pourtant deux fois dans le film (pourquoi ne pas avoir justement inclus ces passages sur l’album ?). Il faudra donc se contenter de la version chantée de « Just Dreams », mais il faut néanmoins souligner qu’il s’agit pourtant là de l’un des plus beaux thèmes de la partition de « The Monkey King », injustement sous-employé dans le film et encore plus sur le CD (on espère que le compositeur le réemploiera dans le deuxième film en 2016 !). Dans « Niu Mo Wang, The Bull Demon King », les thèmes commencent enfin à revenir, notamment le thème dramatique du destin du roi-singe (entendu à la fin de « Ao Kuang, The Dragon King of the East Sea »), tandis que le morceau dévie vers la longue bataille finale entre Sun Wukong et l’Empereur de Jade contre le roi-buffle. On notera ici l’emploi très réussi de la guitare électrique et de la batterie apportant un côté rock très fun, en plus de l’orchestre et des choeurs épiques, et qui rappelle clairement le score de « Ghost Rider ». « The Bull Demon King » est un nouveau déchaînement d’action décomplexé, avec ces rythmes complexes et ces dissonances agressives typiques de Chris Young, marquées ici par le retour du thème des démons à 6:30. « The Bull Demon King » est à coup sûr le morceau le plus spectaculaire et le plus réussi de toute la partition, un très grand moment fun et décomplexé qui devrait ravir tous les fans de Young ! On termine en beauté pour « Sun Wukong, The Monkey King » qui développe pleinement le thème héroïque et puissant de Sun Wukong, notamment pour la fin du film. Le thème est repris ici dans toute sa splendeur au cours de l’un des meilleurs passages du score de « The Monkey King », mais si vous pensiez que c’était fini, alors attendez d’écouter la partie qui débute à 3:16, et qui devrait vous bouleverser. Young nous plonge ici dans une atmosphère de tristesse et de résignation lorsque Sun Wukong retrouve tous ses amis morts y compris Ruxue suite à l’attaque du roi-buffle, qu’il a fait passer pour celle de l’Empereur de Jade, afin de l’inciter à détruire le royaume des cieux. Young développe ici un thème absolument poignant d’erhu élégiaque sur fond de cordes d’une beauté émotionnelle à couper le souffle, un passage simple et épuré qui va vous provoquer un pincement au coeur, une autre très belle réussite de la part de Young. A 6:23, le thème héroïque de Sun Wukong est repris dans son intégralité pour une dernière envolée épique assez savoureuse à la toute fin du film. En conclusion, on peut donc affirmer sans trop d’hésitation que, pour son premier passage du côté du cinéma hongkongais, Christopher Young frappe très fort et nous offre une musique symphonique/chorale extrêmement généreuse, riche en mélodies et magnifiquement maîtrisée de bout en bout. On y retrouve toute la personnalité musicale du compositeur, entre des déchaînements orchestraux monumentaux et des moments touchants ou légers, un univers musical coloré et extraordinaire que Young nous invite à partager dans le film et sur l’album, organisé en suite symphonique classique (dommage que certains bons passages aient été omis comme le Love Theme du roi-singe et de Ruxue). La musique évolue donc ici librement sur les images, avec une approche globalisante de l’histoire et des personnages, Young ayant choisi d’écrire une mélodie pour chaque personnage du film, y compris pour les protagonistes secondaires. Le problème de cette approche, c’est que les thèmes sont trop nombreux, pas toujours reconnaissables dans le film et un peu simplistes par moment. Autre souci de taille : il n’y a pas vraiment d’interaction réelle entre chaque thème, car ils sont si nombreux qu’il devient impossible pour Young de les développer pleinement, le compositeur se contentant ainsi de les enchaîner les uns à la suite des autres, mais sans réelles variations, sans réel contrepoint entre les thèmes. Mais, une fois passé ce constat évident, lorsqu’on se laisse prendre au jeu, la partition de « The Monkey King » s’avère être un véritable tour de montagne russe, navigant d’une ambiance à une autre, d’une mélodie à une autre avec une passion évidente pour le film et un talent incontestable. Dans le livret de l’album, Chris Young disait qu’il devait beaucoup à son maître David Raksin qui lui a enseigné la manière d’écrire de la musique au cinéma. Aujourd’hui, Young, au sommet de son art, nous offre l’héritage de son enseignement avec cette partition magnifique et monumentale pour « The Monkey King », qui, malgré ses défauts évidents, reste l’un des plus beaux accomplissements musicaux en terme de musique de film au cours de ces dernières années : un hit désormais incontournable de Chris Young, qui a déjà signé la musique du deuxième film prévu en 2016, et qui, on espère, verra enfin sa carrière décoller à nouveau à Hollywood, où il semble plus discret ces dernières années !






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